Le retour mercantile de la saga Jurassic Park avait suscité autant de fougue que de déception. Confié à un réalisateur inexpérimenté, jouant plus sur le fan-service que sur l'originalité, Jurassic World n'était pas vraiment une réussite. Sa séquelle, confiée au brillant Juan Antonio García Bayona, se devait de réparer les erreurs passées pour proposer enfin quelque chose d'inédit, en d'autres termes : quelque chose qui valait la peine de ressusciter la saga. Et en un sens, le réalisateur espagnol arrive à nous en mettre plein la rétine avec de nombreuses idées aussi visuelles que scénaristiques.
Mais n'oublions pas que nous avons affaire avant tout à un film de studio et Bayona doit respecter un cahier des charges qui le handicape fortement. Entre des acteurs toujours aussi débiles, du fan-service (certes moins présent) et des séquences d'une profonde stupidité, Fallen Kingdom demeure tout au plus un spectacle hollywoodien peuplé de bonnes idées mais qui ne suffisent pas à en faire un long-métrage intemporel.
Quand il nous tire une larme avec la mort d'un dinosaure, qu'il nous tient en haleine avec un plan-séquence sous-marin bluffant ou qu'il tente de nous effrayer avec sa spécialité (les peurs enfantines), Bayona pêche en revanche sur des inepties de scénario maladroitement amenées. Meilleur que les précédentes bouses mais bien en deçà des films de Spielberg, Fallen Kingdom a au moins le mérite d'être un blockbuster satisfaisant et d'avoir pu nous esquisser quelques émotions aussi bienvenues qu'inattendues.