Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare par TheGreatGatsby
Une comédie romantique sur fond de film catastrophe, voilà qui a tout d’une greffe étrange. J’avais envie de voir ça, surtout pour un premier film et avec un duo d’acteurs aux antipodes : le placide Steve Carell et la grimaçante Keira Knighley. Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare est un film parfois touchant, drôle, original et osé même dans ses premières 30 minutes avec son humour à froid quand le monde est à feu et à sang. Plus d’espoir, donc plus de limites ni d’interdits. Pourtant jamais le premier long de Lorene Scafaria ne parvient à convaincre complètement comme si les deux matériaux étaient inconciliables, étrangers par nature et prompts davantage à se repousser qu’à fusionner. Un peu à la manière du couple improbable que forment Carell et Knighley à l’écran : ça semble possible mais on n’y croit jamais vraiment tout à fait.
Hormis dans son premier tiers quand la comédie romantique ne pointe pas encore son nez, Jusqu’à ce que la fin du monde… ne se sert du film catastrophe et d’anticipation que comme un décor, une toile de fond pour s’offrir un road movie puis une romance un peu plan plan, sans essence, pas déplaisante mais sans trop de cinéma dedans.
Si la fin s’étrangle un peu dans le pathos, elle a au moins le mérite de tenter de concilier les deux routes que le film emprunte. En vain ou trop tard.
Jusqu’à ce que la fin du monde…est une tentative, à moitié ratée, à moitié réussie de greffe d’éléments hétérogènes, qu’il s’agisse de genres, d’acteurs ou de tons (on passe d’un humour à froid au rire sonore). Il y a comme un film là-dedans mais qui ne parvient jamais vraiment à s’assembler devant nous, faute de folie par endroits ou de maîtrise à d’autres.