Jusqu’à la Garde m’a profondément meurtri. Dans le fond, le sujet questionne. Le spectateur manque d’informations sur le passé de ce couple en souffrance - informations qui lui sont nécessaires pour comprendre les clefs du malaise qui divise autant la famille. On ne peut prendre parti pour aucun des parents. Dans la forme, ce film dérange par sa vérité et sa froideur, et par l’incapacité qu’on les personnages à sortir de l’engrenage. L’évolution de ce film est soutenue par un jeu d’acteur réaliste et brut, embellie par une photographie froide, déstabilisante. Une exigence si mature pour un premier film.
Jusqu’à la Garde fonctionne sur la plupart d’entre nous comme un électro-choc, avec un climax aussi relevé qu’insupportable. Il tend la majeure partie du film à donner raison au Père en prenant position contre les choix du côté maternel. Et finalement, c’est à la Mère que le récit finit par donner raison. Une montée en puissance de la tristesse d’un Père, qui se mue progressivement en une haine envahissante, l’éloignant irrévocablement de son fils. Un acharnement accablant et dur à digérer pour un spectateur ayant donné du crédit à ses efforts.
Finalement, ce que nous laisse ce long-métrage, c’est un combat puéril et émotionnellement insupportable pour un fils, complètement perdu et terrorisé. C’est aussi un trio d’acteur puissant, profonds, touchants et vrais.
Jusqu’à la Garde est un film bouleversant.
PAC