Just a Gigolo par Foulcher

Just a gigolo est une comédie française somme toute classique reposant sur le bon vieux tragicomique (voire tragi-farcesque) à la Molière croisée avec l'ultra classique peinture familiale avec les ressorts archi connus qui vont bien (une blessure familiale, des membres qui ne se comprennent plus pour finalement se rabibocher et/ou s'accepter en trois actes dont la tension émotionnelle suit la courbe d'un grand huit). En ces termes, elle n'emmène pas le spectateur en des lieux inconnus et fera écho facilement à l'inconscient collectif de ses spectateurs.

Loin de mériter une telle notre punition, Just a Gigolo est un classique assez bien mené dans un style somme toute convenu - poussiéreux diront certains - mais tout aussi humble et efficace. Le sujet du film est assez original et propice à l'épanouissement du tragicomique de la comédie humaine. Car la situation est tout autant une farce bourrée de clichés sur les vieilles du sud et de la "haute" société de la région (avec le kitch qui va bien) qu'une peinture assez pathétique d'un vieux "beau" incapable de vivre au delà de son personnage. En ce sens, le film reste assez universel malgré les apparences et assez drôle. Le développement de la famille selon le classique schéma de téléfilm apporte un peu de matière à un film qui aurait pu rester centré sur son personnage même si on reste ici en terrain connu.

En conclusion, même si Just a Gigolo ne remportera sans doute pas (sans surprise) la palme du film le plus subtil ou le plus profond, il reste une production efficace et sympathique en ce qu'il reste concentré sur son sujet sans essayer de faire du jeunisme, de l'idéologie hypocrite ou autre. Pas bêtement vulgaire comme son affiche pourrait le faire penser, Just a Gigolo est une incarnation honorable d'une œuvre connue sans une persona un peu plus originale de ce que l'on voit d'habitude. Un sympathique film à revoir à la télé en famille donc, sur fond d'un bon barbecue (non c'est pas vrai, je dis ça pour vous donner le loisir - ou plutôt la délectation - de me traiter de "beauf" :) ).