Adulé par une grande partie de la critique depuis son « Mommy » de 2014, Xavier Dolan revient cette année avec une adaptation d’une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce.
C’est toujours difficile de juger un film de Dolan. Il y a du bon et du moins bon, de compréhensible et de l’imperceptible. Mais cette fois, il faut être honnête, « Juste la fin du monde » a beau avoir beaucoup de qualités, l’ensemble n’est pas aussi réussi que prévu. C’est l’histoire de Louis qui, après 12 ans d’absence, retourne voir sa famille pour annoncer sa mort prochaine. Cela donne lieu à un huis-clos familial étouffant, où tous les personnages semblent avoir des choses à se reprocher. Tourné en France avec un casting de stars françaises, le film est une nouvelle fois très personnel.
Dolan cherche à capter les émotions de ses personnages en utilisant des cadres très serrés, au plus près de leurs visages. C’est assez gênant, parfois oppressant, et c’est le but. Il traite de l’incommunicabilité au sein de la famille. Mais le plus fatiguant est sans doute la perte de repères voulue par Dolan, avec des réactions disproportionnées et des dialogues à double sens. C’est très bavard et il ne se passe finalement pas grand-chose. Pourtant, le travail sur les lumières et les couleurs, la maîtrise des cadres et d’excellents choix musicaux donnent à Dolan l’occasion de livrer quelques instants de fulgurance très bien sentis. On se souviendra par exemple d’une scène musicale de flashback, sur une chanson d’Exotica, véritablement jouissive.
Mais même s’il a remporté le Grand prix du dernier Festival de Cannes, ce film n’est sans doute pas le meilleur de Dolan.