Un monument qui n'en est pas un. HAHAHA Joke's on you DC Fans !


  • Production chaotique

  • Réalisateur en deuil

  • Appel à un ami qui est devenu l'ennemi de mon ennemi

  • Tonalité à 180°

  • Musique pitoyable portée par Monsieur Tête-de-Melon

  • On oublie tout et on recommence

  • Interventions intempestives du studio

  • Réécritures et reshoots intensifs

  • Erreurs de post-production

  • Moustaches

  • Film bâtard, mi-figue mi-raisin

  • Discours contradictoires sur la liberté laissée aux réalisateurs

  • Cahier des charges

  • Deux heures top chrono

  • Un Superman absent pour un retour qui n'est pas un événement

  • Un Batman qui blague !!!!!!!!!!!!!

  • Coupes sur coupes

  • Promotion mensongère

  • Director's cut ou pas ?

  • Snyder notre sauveur où es-tu ?

  • Une histoire de gros sous pour donner de l'argent à des gens riches,
    qui sont déjà très riches

  • 2018 Reboot complet


...


Tout ça pour ça. Tout ça pour finir par un accident industriel prévisible. Ces gars-là n’apprennent rien de leurs erreurs c'est terrible comme constat. L'histoire du cinéma regorge de films qui se sont vus devenir des échecs alors que tout laissait prétendre à des succès. Mais pourquoi ne pas avoir repoussé la sortie du film si les effets spéciaux n'étaient pas finis ?! Cela aurait permis à l'autre prétentieux de Danny Elfman de créer des thèmes cohérents. Cela aurait permis à Joss Whedon de retourner l'intégralité des scènes, plutôt que de mettre des sparadraps qui grattent. Au moins le changement aurait été brusque mais homogène. Quelle tristesse de se dire que Justice League finira par être anecdotique. On le trouvera au fond des bacs, écrasé par les autres films commençant par la lettre "J". Quelle tristesse de se dire que La Ligue des Justiciers n'est pas un grand film. Quelle tristesse d'en avoir un souvenir pas mémorable du tout malgré plusieurs visionnages. Quelle tristesse d'être un fan de DC. Souillé par des voleurs.


Les prémices d'un ratage étaient déjà visibles dès la réception plus que mitigée de Batman v Superman, grand film en devenir, si l'accueil avait été houleux, c'est avant tout des choix scénaristiques, et une introduction qui n'avait rien à faire là, d'une Justice League déjà claudicante, qui limitaient alors les faiseurs. Suicide Squad a du se précipiter pour terminer sa production, et alors que le scénario avait été écrit en six malheureuses semaines, des changements de tonalités ont totalement transformé un film qui partait pourtant d'une idée foutrement originale. Si la qualité du film n'est pas à discuter, et si l'on sait que son réalisateur aura probablement des choses à dire d'ici quelques années, c'est Wonder Woman qui, avec un score au box-office incroyable, se retrouve en tête d'affiche, défendant et représentant un idéal inquiétant pour les fans de DC. Lumineux et niais, cette orientation juste pour le personnage et désastreuse pour l'univers construit depuis Man of Steel avait de quoi inquiéter. DC copie son concurrent et ne s'en cache même plus.


Je ne pourrai jamais m'empêcher de défendre Zack Snyder, réalisateur hors du commun, fan de comics, au style graphique et visuellement incroyable. Malgré une lourdeur dans le traitement de ses personnages, ce mec mérite un grand respect, valeur que peu de personnes peuvent se targuer de disposer aujourd'hui, préférant se cacher derrière des écrans et des téléphones pour cracher une haine incompréhensible. Man of Steel et BvS sont des films à l'identité marquée, et le retrait du réalisateur pour des raisons personnelles a été une terrible nouvelle, difficile à digérer. Le remplacement par Joss Whedon difficile à comprendre tant son style télévisuel dénote radicalement de Snyder, toutefois, son expérience des gros projets (Avengers, Avengers l'ère d'Ultron) pouvait être gage d'un travail abouti, d'autant plus que la communication autour de ce changement de réalisateur était orienté de façon à rassurer les fans. Ce dernier avec une feuille de route de Snyder lui-même allait tourner quelques scènes additionnelles tout en conservant le ton.


Mais oui bien sûr. Difficile d'y croire après le visionnage du film. Charcutage en bon et du forme, cette chimère n'a de Snyder que le nom. Si l'on reconnaît volontiers des passages au style prononcé, le montage du film allié aux reshoots aisément visibles sont une aberration sans nom. Dès la première scène du film, l'inquiétude règne. Superman est là, mais son visage est bizarre... WHAT ??? Toutes ses scènes sont comme ça. Snyder n'a-t-il tourné aucunes des scènes avec Clark Kent ? Il a dit quoi là ? Non parce que je ne peux pas détourner le regard de ses lèvres. Il y a un truc qui cloche. Blague après blague, le film défile. Si le plaisir de revoir ces héros que j'aime tant est présent, la déception règne.


Avec un scénario très simple, les fresques dépeintes dans les précédents films sont déjà loin. On ne réfléchit plus, on ne s’interroge plus sur le place du super-héros dans le monde, ni le rôle de ces derniers. Alors que ce traitement étaient l'essence même de Man of Steel et de Batman v Superman (et la superbe séquence du Jour des Morts), Justice League se veut facile à suivre, déroulant des scènes d'action stylées sans pour autant créer des enjeux qui permettraient de s'imprégner du film. De la même manière qu'un Marvel Cinematic Universe qui propose sa recette depuis bientôt 20 films (!), le film désamorce les enjeux dramatiques avec des blagues... Sérieusement, Superman et Batman passent leur temps à faire des blagues ! Ce n'est pas quelque chose qui me dérange, mais ce changement de ton est tellement brusque qu'il en devient ridicule... De même, le méchant à l'aspect raté, Steppenwolf, ne sert qu'à la baston. Faire valoir de la ligue, c'est terriblement regrettable de ne pas avoir un antagoniste marquant, qualité que seuls les grands films possèdent.


Elle est loin la trilogie de Zack Snyder qui devait se concentrer sur le kryptonien. Justice League rend justice au personnage à travers des scènes d'action jouissives mais son traitement laisse à désirer. Un retour pas symbolique pour un franc six sous, des blagues pour ses premières lignes de dialogues, un monde qui s'en fout littéralement de le revoir alors qu'il le pleurait, pour finir par un Clark Kent reprenant sa petite vie tranquille alors qu'il était déclaré mort. Pourquoi avoir fait deux films sur le super-héros et le bâcler de cette manière ? C'est un mystère. Peut être aurons-nous le droit à un Man of Steel 2 ? Très peu probable. Par contre Mission Impossible 6 arrive bientôt et Justice League en est une criante publicité.


Le film réussit tout de même à proposer une équipe dynamique qui fonctionne très bien. Je suis de l'avis qu'il n'était pas nécessaire de faire des films solos avant de faire celui-ci, car à l'inverse, j'ai maintenant envie de voir le film Aquaman et pourquoi pas un film Flashpoint. Quoiqu'il en soit, Wonder Woman 2 arrivera à coup sûr, tout comme The Batman mais sans Ben Affleck. Usé mais bien que très bon dans le rôle, Ben Affleck semble s'éloigner progressivement de la cape, et la qualité globale du film l'a sûrement conforté dans cette idée.


Danny Elfman a changé toutes les musiques. Si on peut comprendre que les premières musiques de 1978 et de 1989 sont iconiques, elles ne fonctionnent pas dans Justice League, la faute à des arrangements musicaux douteux reprenant l'intégralité des films de super-héros. Rien que ça ! Cet individu n'a pas compris de qui était composé la Justice League. On reconnaîtra facilement les musiques de Superman, Batman, quelques notes du thème de Jukie XL pour Wonder Woman, Hulk, Spider-Man voire même Avengers ! Elfman est une terrible désillusion, qui à l'aide de gros doigts d'honneur en direction de Hans Zimmer, XL et les fans de DC s'approprie des personnages qui appartiennent à tout le monde et surtout aux fans ! J'ai tout de même apprécié quelques thèmes, notamment le Hero's Theme et le thème utilisé pour Flash.


En reprenant toutes les bandes-annonce, on est dans la possibilité d'affirmer que ce film n'est pas la vision de Zack Snyder. Et ci certains passages filmés par lui-même sont repris, leur traitement laisse à désirer. On ne prend pas ce genre de réalisateur pour lui imposer des contraintes et un cahier des charges grotesque. Ça n'a pas de sens ! D'autant plus que les producteurs eux-mêmes étaient fiers d'annoncer que le film ne faisait que 2 heures ! Purée on a attendu toutes ces années pour voir ça. Et on nous limite notre plaisir parce qu'il faut faire plus de séances en salle. Bordel, la durée d'un film n'a jamais été un frein au box-office ! Coucou les péplums du style Ben-Hur, coucou Avatar, coucou le Seigneur des Anneaux, coucou Harry Potter.


Il ne nous reste donc plus que l'insatisfaction d'avoir vu un film foireux, lambda, impersonnel. La Ligue des Justiciers devait marquer une date, une réunion des plus grands super-héros. Raté. Film de commande, notre film tant désiré ne verra sans doute jamais le jour. Demeure l'espoir d'avoir un jour une Zack Snyder's cut. Une Ultimate Edition rêvée et d'ores et déjà décevante tant les espoirs d'avoir un jour un film mastodonte s'évaporent année après année, où Hollywood sombre dans le profit au lieu de proposer des films innovants.


Chronique d'un fan déçu qui a apprécié la séance et qui en garde un goût amer.


6/10.

RemsGoonix
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le 2 déc. 2017

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RemsGoonix

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