Justice league Yolo

Dc animated a fait un travail titanesque la décennie passée pour mettre en place un univers cohérent que ne peut que lui envier son pendant cinématographique. La patte visuelle n'a pas beaucoup évolué depuis et les métrages ont eu chacun leurs points forts et leurs points faibles mais l'ensemble a de quoi forcer le respect. Pour autant l'annonce a été faite : la fin de cet univers a sonné et trouvera son aboutissement dans "Justice League Dark : Apokolypse War". De quoi donner envie au spectateur, peut être de quoi laisser davantage carte blanche à la production aussi. Et il va sans dire que cette dernière s'est faite plaisir.

La narration de ce dessin animé ne me semble pas adaptée d'un titre comic en particulier mais a sans doute trouvé son inspiration dans nombre de médias (au delà des comics, je pense aussi à certains jeux vidéos) de ceux qui ont déjà pu explorer le conflit avec le néo-Dieu Darkseid, mais aussi ces variantes de futurs anticipés et corrompus (la saga "Futures End"?). Sans être une très grande surprise pour les fans les plus hardcore de la mythologie Dc, le métrage se montre suffisamment ambitieux pour surprendre et nous tenir devant l'écran. Dommage que cela se fasse aussi au détriment de la caractérisation de certains personnages, dont un Superman bien vénère en début de film et que l'on a du mal à reconnaître dans ses choix et plans d'action.

Pour surprendre même les plus adeptes de la mythologie estampillée Détective Comics, Dc Animated semble avoir misé sur tout à fait autre chose : la violence. Les héros ne souffrent pas que d'une aventure terrible, ils sont atteints dans leurs âmes et dans leur corps dans des séquences souvent très explicites. Trop, sans doute, et sûrement trop nombreuses aussi.
Jamais il n'y aura eu autant de sang dans un animé Dc, jamais autant de démembrements, de décapitations et j'en passe. Alors si cette violence peut servir une introduction déjà écœurante à souhait, il n'était peut être pas nécessaire d'en faire un sport tout au long du film. Warner a peut être affirmé que les métrages de cette ère s'adressaient à un public plus averti, un cap a clairement été franchi ici et offre un spectacle sadique pas toujours facile à soutenir. Il faudra tenir éloignés les bambins amoureux de nos encapés.

Cette violence était elle nécessaire ? J'aurais tendance à répondre par la négative, tant il me semble desservir un dessin animé qui offre bien d'autres qualités ailleurs et qui n'était pas loin de pouvoir être ce chant du cygne attendu pour un univers apprécié.