A vouloir trop faire ...

On l'aura attendu une décennie.
La suite des aventures d'Arthur en cavale, plus bas que terre, échappé des griffes du traître Lancelot ayant froidement les rennes de Kaamelott.
Utilisant une temporalité classique, c'est bien 10 ans plus tard que l'on va suivre nos personnages, hélas sans grandes évolutions de ton et sans aucune surprise a se mettre sous la dent ...
Kaamelott Premier Volet peine à dévoiler ses interstices, timide d'explorer un nouveau lore sur les 2 heures engagés ... Ca prend son temps pour les mauvaises raisons, n'impose jamais vraiment son ambition cinéma, et navigue dans un très pénible rythme humour immature / scènes dramatiques.
Contrairement au Livre V qui a pu s'assumer sombre en proposant des interludes comiques selon les escales du héros (père adoptif, clan des semi croustillants, suivi en parallèle de chevaliers débiles sur une table ronde en perdition), ce premier volet a la maladresse de garder un rythme de série M6 sur grand écran, le spectateur ne retenant donc que des scenettes burlesques, sur une trame de fond dispensable, puisque la fin manque cruellement de surprise, et le voyage initiatique du héros est une inversion logique du Livre V, pour conclure basiquement un récit Campbellien toute somme banal.
Le score serait sans doute la seule source de bravoure si cette composition malheureusement trop "John Williams" n'était pas aux fraises par rapport au ton irrégulier du métrage.
L'introduction des nouveaux personnages est bien trop abrupte et encore une fois amorcée dans des sketchs incorporés sur un montage pas très inspiré.
Les surprises du film resteront les costumes - avec l'excès de gros plans permettant de les contempler - Sting entouré de son groupe de saxons, et un Alain Chabat plutot mémorable.
Qu'attendre donc des volets suivants ?
Pourras t-on compter sur des vrais plans larges de cinéma, des panoramas qui honorent le budget et l'épique que Astier veut véhiculer à son personnage d'Arthur ?
Pourras t-on s'émanciper d'un humour forcé qui ne devrait plus être à l'ordre du jour dans cette trilogie (ou alors de façon travaillé et réfléchi) ?
Compliqué je pense de contenter tous les fans, mais plus compliqué je pense de vouloir écrire, scenariser, réaliser, composer et jouer pour une trilogie aux ambitions sans doute trop grandes pour les épaules d'un homme, aussi talentueux soit t-il.