*Musique du générique*

Petite critique sous forme de question-réponse pour un film qui après tant d'attente donne un résultat si frustrant (j'ai mis 7 mais je suis une fangirl incorrigible). Il n'est d'ailleurs pas surprenant de voir que la plupart des critiques que vous lirez ici en arrivent à la même conclusion. Pourtant, le journal Les Inrocks annonce que "Kaamelott pourrait être le plus gros succès du cinéma français depuis 7 ans". Mais alors, ça donne quoi ?

"J'a vu que les quatre premières saisons de Kaamelott, c'était vraiment marrant"

Ouais mais là c'est différent. Evidemment, les personnages de Perceval et Karadoc restent fidèles à eux-mêmes et nombre de répliques de ceux-là font font mouche. L'humour est géré de la même manière que dans la série : loin d'être omniprésent, il repose sur le vocabulaire si spécial d'Astier et des situations complètement débiles plutôt bien trouvées. Malheureusement, le côté "fan-service" est inévitable. Le film n'apporte pas de mécanique différente au sujet de l'humour. Attention, ça reste sympa hein !

"Moi j'ai pas vu la série du tout"

Il est tout à fait possible de voir le film sans avoir vu la série avant. Justement, ce côté "fan-service" devrait mieux passer.

"Alors moi j'ai pas tout saisi au film"

Moi non plus ! Qu'est-ce que c'est que ces flashbacks sur le jeune Arturus et son premier amour ? Pourquoi Excalibur arrête de flamboyer dès qu'elle est sortie du rocher ? Pourquoi Mevanwi ne fait pas exécuter directement Perceval et ses répliques assassines ? Peut-être que les plus fins d'entre vous (ou pas, d'ailleurs) auront d'excellentes réponses à me donner et je les attends avec joie. Par contre, le résultat donne incontestablement une mosaïque décousue qu'on aime si on connaît l'univers, mais qui en terme de cinéma pur est problématique.

"Ils sont en pyjama, les Burgondes ?"

Je crois pas non, mais en tout cas, les costumes sont très bien faits. Je reste perplexe face à la mue de lézard que Lancelot promène tout au long du film et au top à paillettes de la guerrière saxonne à la fin. A part ça, les costumes sont colorés, imaginatifs et bien réalisés.

"C'est pareil pour les décors ou pas ?"

Oulà malheureux ! Si tu voulais te retrouver dans un univers chaleureux, accueillant et grouillant de soldats, de paysans mal fringués et de dames en longues robes, change de salle. Les décors d'intérieurs sont froids et ternes. Même si les environnements s'y prêtent, on a une impression angoissante de vide. Pareil pour les extérieurs : Astier s'éclate avec des plans de paysages immenses qui malheureusement ne montrent qu'une campagne rase et inhabitée. Même les paysans ont l'air de squatter un terrier, puisqu'on ne voit de maison à aucun moment.

"Bon, mais les personnages, ils sont bien ou pas ?"

Chouette point : on reconnaît très bien les personnages. Chacun a le même caractère, la même manière de parler et de se comporter que dans la série. Par contre, je note une grosse faiblesse des personnages féminins qui ne servent vraiment à rien. C'est bien dommage, parce que quitte à rajouter de nouveaux personnages, on aurait pu en glisser deux-trois un peu balèzes dans le script. J'avais bien un espoir avec la guerrière saxonne, mais la voir servir à table à la fin m'a ravisée. D'accord, on est dans un univers médiéval dans lequel la place de la femme était bien différent. Mais quitte à faire parler tout le monde comme au XXIème siècle (version Astier), autant en profiter pour casser d'autres codes.

"Mais je vais le voir du coup ou pas ?"

Si tu n'as jamais été attiré par l'univers de Kaamelott, ça risque d'être méchamment casse-pied.

Si tu connais par coeur la série, attention à la déception d'un film bancal de vouloir trop en faire mais on passe un bon moment.

Par contre, même si tu n'as pas vu la série, ou trop peu, et que ça t'intéresse, c'est une introduction à l'univers qui te donnera sans aucun doute envie de comprendre qui sont ces gens et comment ils en sont arrivés là. Même si ma critique est tiède, la séquence de fin m'a bien plu et j'ai vachement envie de voir la suite ! Alors on y va, on finance et on attend le deuxième volet !