Camelote ? Non, pas vraiment...

Il m'apparaît difficile de structurer une critique tant les impressions contradictoires se télescopent en moi suite à la séance de Kaamelott : Premier volet.
Alexandre Astier possède du talent à revendre et une véritable ambition artistique pour sa trilogie. C'est visible dès l'entame du film : costumes soignés, décors fabuleux, musique ciselée et des nouveaux personnages qui débitent leur textes avec un naturel impeccable. L'immersion est immédiate en dépit du format cinéma bien différent de la série à sketches. Ce véritable foisonnement créatif m'a satisfait et j'ai souvent souri aux facéties de ces trublions burlesques qui nous ont régalé tant d'années durant.
Si l'humour décalé, marque de fabrique de notre réalisateur acteur producteur compositeur interprète scénariste, est toujours présent, il existe fort heureusement son pendant dramatique et émotionnel. Nonobstant, j'ai trouvé extrêmement frustrant que l'humour rejaillisse si rapidement après chaque scène un tant soi peu émouvante ou dramatique, gâchant ainsi le potentiel émotionnel fort recelé dans ces moments précieux. Tout est question d'équilibre subtil et le ressenti de chacun variera forcément.

Alors oui, ce film fourmille de bonnes idées, d'excellentes intentions, d'un casting de folie (j'adore le rôle de Sting) et d'une musique puissante mais le fil directeur semble s'emmêler parfois la pelote. Je me retrouve donc avec un sentiment mitigé de vacuité. Je ne me suis certes pas ennuyé une seconde mais je me demande bien où la réalisateur veut en venir. Le sait-il seulement ? Vu le bonhomme, à n'en pas douter. Il nous en fournit bien peu d'indications en ce cas. J'espère alors que la suite répondra à cette question.