« Kaamelott », j'aime bien, sans être spécialiste. Je ne suis pas allé au bout des six saisons, ce qui explique qu'il me manquait pas mal d'éléments importants avant d'entrer dans la salle. Évidemment, il y avait une forme d'excitation à voir la série culte débarquer sur grand écran, mais de l'autre, voir ce format passer de trois minutes à 120 n'avait rien d'anodin, l'incroyable efficacité de l'écriture et des situations ne pouvant être transposée telle quelle. De ce point de vue, je trouve qu'Alexandre Astier s'en sort plutôt bien. Il ne cherche justement jamais à proposer un long sketch, offrant un vrai film de cinéma au scénario convenable et au budget multiplié par sept, exploité avec un certain talent. Il y a de bons moments, notamment lorsqu'on retrouve pleinement l'esprit de la série (la « montée de la garde »), la musique (évidemment signée Astier) n'est pas mal, la photographie également et quelques comédiens tirent clairement leur épingle du jeu (Alain Chabat, Guillaume Gallienne).
Reste que si ces deux heures ne sont pas désagréables, je ne me suis pas éclaté non plus. J'ai souri, mais rarement ri. On sent un potentiel peu ou mal exploité (le robobrol, décevant), ne retrouvant jamais la dynamique instaurée sur petit écran : ça peut paraître logique, mais c'est trop flagrant. De plus, si j'ai cité quelques bonne prestations d'acteur, d'autres, notamment des « historiques », sont insuffisantes. Où est passé le génie comique de Perceval et, à un degré moindre, de Karadoc ? Certes, l'écriture est moins réussie, mais quand même. Idem côté méchants : on a surtout l'impression d'un concours d'hystérie alors que, là encore, le potentiel était évident. Idem pour toute cette intrigue autour des mines : s'il y a toujours une ou deux répliques sympas, c'est quand même bien poussif...
Du coup, j'avoue être vraiment partagé : d'un côté, l'acteur-réalisateur évite pas mal plutôt bien le fan service en offrant un spectacle digne de ce nom, voire une certaine grandeur
(l'arrivée des Burgondes fait son effet),
se donnant les moyens de ses ambitions. De l'autre, « Kaamelott » était-il totalement adapté pour le cinéma ? L'époque, le cœur de l'intrigue, oui, incontestablement. Pour ce qui est de l'univers, l'humour, les situations, je suis nettement plus dubitatif. J'irais probablement voir la suite, avec au moins l'avantage de ne pas être de la garde rapprochée et donc, de ne pas être trop déçu. Sympa, sans plus.
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