Non mais c'est pas grave, tu sais, ça arrive

Sacro-sainte trinité teens-sex-drugs (& rock'n'roll), énième. Oui mais non, tu vois, c'est plus que ça, au contraire ça en dynamite les codes, et puis y'a tout le côté fantastique, et la fin qui lorgne vers la série Z assumée. Donc c'est génial. Ah bon ?

Sauf que les imbroglios de cul façon Kaboom ont tendance à sentir le réchauffé trendy, que la photo - certes sophistiquée - n'a rien de vraiment original (des paquets de clips ont fait mieux - et au fait, c'est pas acidulé, juste flashy), que les acteurs ont la beauté, pourtant vantée partout, de poupées Barbie version bobos du XXIe siècle (le plastique, c'est fantastique), et que oui, il y a quelques répliques rigolotes, mais bon, globalement, on reste assez loin d'Audiard.

Le film d'Araki a les qualités - une énergie foutraque qui rejaillit au moins un peu sur ses spectateurs - et les défauts - une apparence accrocheuse avec plein de vacuité derrière - de son sujet. Et non, ni une certaine virtuosité, ni le fait de jouer à la fois du premier et du trente-sixième degré ne permet de colmater des fondations branlantes. Pour une oeuvre qualifiée, en substance, de « mise en abyme de l'orgasme », Kaboom bande beaucoup trop mou à mon goût. Et montre qu'un réalisateur qui fait un teen movie à cinquante balais passé peut, finalement, se révéler éjaculateur précoce.