L'originalité, ce n'est pas ce qui manque dans le cinéma de Miranda July, que ce soit avec Moi, toi et tous les autres, The Future et désormais Kajillionaire. C'est même sa marque de fabrique. Visiblement, beaucoup de critiques adorent son style et la construction des ses scénarios (elle est aussi romancière). Oui, bon, on peut aussi trouver ses histoires artificielles, faites systématiquement pour surprendre, avec une fantaisie programmée, usante à la longue quand elle se révèle plutôt froide, faisant de ses personnages des pantins désarticulés au sein d'une famille évidemment dysfonctionnelle mais comment aurait-il pu en être autrement ? Finalement, malgré les apparences et un certain goût pour l'absurde, Kajillionaire est un film qui se prend très au sérieux et qui n'a pas tellement d'humour. L'interprétation n'est pas en cause mais la mise en scène est somme toute assez banale. Mais c'est cette volonté de Miranda July de se distinguer absolument du tout venant de la production indépendante américaine qui exaspère le plus. Quant on la compare avec une Kelly Reichardt, dont le First Cow est une pure merveille de narration, il n'y a vraiment pas photo.