Un film Kick Ass tout sur son passage!

Je me souviens encore quand Kick Ass sortait au cinéma. Entre potes, on ne comprenait pas vraiment si c’était un film de superhéros ou non. J’avais onze et c’était clairement pas un film pour mon âge (il était déconseillé aux moins de douze ans, j’allais quand même pas entraver la loi).
Bref, j’ai vu Kick Ass un peu plus tard et c’était juste trop cool. Un film déjanté comme il faut. Cependant, à force de le revoir et au fur et à mesure que ma cinéphilie s’est développée, je me suis rendu compte que Kick Ass était non seulement un bon gros film bourrin bien jouissif et ultra divertissement, mais aussi un film ultra-bien foutu.
Kick Ass est un chef d’œuvre. C’est assez difficile d’exprimer son ressenti quand on parle d’un de ses films préférés mais pour moi, Kick Ass est une perle comme on en voit que trop rarement. C’est un film qui renverse les codes du genre super héroïque pour en faire quelque chose de nouveau tout en restant un vibrant hommages aux comics.
Chaque superhéros a droit à sa référence, Superman, Batman, Spiderman, Green Lantern, tout le monde y passe. Le tout sublimé par une mise en scène pleine de bonnes idées.
Ajoutez à cela, pas mal de référence aux auteurs du comics. Notamment John Romita Jr (mon dessinateur préféré) qui dessine toute une séquence uniquement composée de dessin. Plus également un p’tit clin d’œil lorsqu’un certain Tony Romita se fait sacrifier par le méchant Franck Damico. Le nom de Tony Romita n’étant pas pris au hasard.
Bref, en therme de film hommage, Kick Ass réussit le pari d’être une belle parodie respectueuse de ses ainés.
Mais au final, Kick Ass, est-il réellement un film de superhéros ? Dans un sens oui. Pour moi, un film de superhéros se caractérise par un personnage qui prend conscience de ses pouvoirs et de ses responsabilités pour les mettre au service de la communauté. Ici, pas de pouvoirs pour notre Dave Lizewski, juste une passion énorme pour les comics, un grand optimisme et une naïveté qui le poussera à fond dans son délire. Tout est fait pour que son ascension soit réaliste.
Non Dave ne va pas s’improviser couturier et se faire un super costume vachement classe comme Spiderman, il se contentera d’une tenue de baigneur acheté sur Ebay. Non, il ne va pas créer des gadgets ultrasophistiqués, il se contentera de deux matraques et d’un taseur bas de gamme. Non, il n’aura pas de BatSignal, juste un compte MySpace où il recevra des mails de personnes en détresse. Bref, l’odyssée de ce lycéen banal à tout pour plaire tout en étant d’un réalisme surprenant. Pas de grande stratégie de combat, celui-ci fonce dans le tas, quitte à y laisser des côtes cassées.
C’est donc ça Kick Ass, un personnage ridiculement banal de par sa vie de lycéen ordinaire, mais complètement dépassé par un délire super héroïque sorti de nulle part.
Mais dans les aventures rocambolesques de Dave Lizewski (à coup de sauvetage de chat et de buzz sur internet), d’autres intrigues se mettent en place. Ainsi, en parallèle, on suit Franck Damico parrain de New York emmerdé par un homme déguisé en superhéros qui tue ses gardes. Celui-ci croît que Kick Ass est derrière tout ça, et une chasse à l’homme ridicule entre un lycéen et le crime organisé est lancée.
Quant au superhéros tueur, il est incarné par un Nicolas Cage excellent accompagné d’une gamine encore inconnue à l’époque, Chloé Grace Moretz qui nous livre là une interprétation incroyable pour son âge.
Les autres acteurs sont eux aussi énormes, Mark Strong impose en parrain de la mafia, Christopher Mintz Place, le fils de celui-ci, incarne un gosse en manque d’affection de son père et prêt à tout pour s’investir dans ces affaires du crime. Quant à Aaron Taylor Johnson, celui-ci est juste parfait. A moitié ridicule, à moitié imposant lors des grands moments d’action. Le profil parfait quoi.
Bref, le film s’amuse à nous retranscrire une « vraie » histoire de superhéros qu’on pourrait très bien trouver dans la rubrique « insolite » dans notre journal. Le film nous décrit un monde violent où il n’y a plus de place aux rêves et où le moindre individu encore un peu naïf et persévérant s’en prend plein la gueule (Dave Lizewski en l’occurrence).
Mais si Kick Ass est un de mes films préférés, c’est également (et surtout) pour son dynamisme et son montage fait au p’tit oignions avec une bande originale épique et héroïque. Le film jouit d’un rythme endiablé rendant les scènes d’actions extrêmement rapides mais toujours compréhensibles. Ajoutons à cela un jeu de lumière très riche et plein de couleur profitant des costumes haut en couleurs des personnages (le vert de Kick Ass, le violet de Hit Girl, le rouge de Red Mist).
L’exemple le plus concret que je pourrai donner en therme de mise en scène, serait cette scène de torture intense, violente, épique, mais vrai. On ressent toute la violence de la scène, y a du sang, mais pas trop. Le réalisateur préférant éviter l’exagération de violence, il va plutôt montrer le visage des personnages complètement perdus désespérés (et en profite même pour incruster une p’tite blague entre temps sans gacher la tension). Cette scène de torture est parfaite et celle qui suit l’est encore plus (spoiler, celle où Hit Girl sauve Kick Ass et Big Daddy). Encore plus intense, avec une musique épique et encore une fois des jeux de lumière sublimes et incroyable (juste pour le plaisir voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=-SbnqIIkXQc)
Bref, c’est avec cette scène parfaite que je vous laisse. Matez Kick Ass, ce film est un chef d’œuvre à la fois émotionnellement intense, ultra divertissant et absolument épique. Un chef d’œuvre j’vous dit.

James-Betaman
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le 24 juin 2017

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