Kick Ass 2 était un des films que j’attendais le plus cette année. Le premier opus des aventures du super héros m’avait profondément conquis à tout point de vue. La suite de ses pérégrinations est apparue dans les salles françaises le 21 août dernier. L’affiche nous présente quatre visages. Trois nous sont familiers : Kick Ass, Red Mist, Hit Girl. Le dernier est incarné par le génial Jim Carrey. Cet épisode est réalisé par Jeff Wadlow alors que le précédent est mis en scène par Matthew Vaughn. Sa durée avoisine 1 heure 45.

Kick Ass est un phénomène qui a donné des idées à bon nombre de ses compatriotes. En effet, les super héros de tous les jours se multiplient dans les rues : Night Bitch, Battle Guy, Dr. Gravity ou Insect Man sont nés. Toutes ces personnes de bonne volonté sont placées sous la protection du musculeux et charismatique colonel Stars & Stripes. Tout ce petit monde décide de veiller à la protection des habitants et à aider les personnes en difficulté. Kick Ass rêve de voir Hit Girl les rejoindre. Mais cette dernière essaie de s’immerger dans sa vie d’adolescente et cela apparait incompatible avec sa double vie. Néanmoins, l’apparition d’un certain The Mother Fucker et de son armée de dégénérés l’obligera peut-être à ressortir le costume…

Ce film est une suite. Afin d’en saisir toutes les nuances et les allusions, il me paraît intéressant d’avoir déjà vu le précédent opus. Une grande partie des actes des personnages principaux résulte des événements antérieurs. De plus, je me dois de signaler que sa sortie est accompagnée d’une interdiction aux spectateurs de moins de 12 ans qui me paraît parfaitement justifiée. Je tiens également à préciser que j’ai lu les comics adaptés ici. Le film se révèle être un mix relativement libre de Hit Girl et Kick Ass 2 écrits tous les deux par Mark Millar et John Romita Jr.

La grande force de Kick Ass est d’être un super héros normal en supposant que cela existe. Il n’a pas de pouvoirs, pas de gadgets, pas de passé torturé… C’est un geek qui a voulu rendre réel ses lectures de comics. Le premier opus permettait au spectateur de voir la construction de son personnage. C’est souvent drôle et parfois touchant. Mais sa vie avait pris un tournant radical en rencontrant Bid Daddy et Hit Girl, deux combattants masqués surarmés. Les événements l’avaient amené à tuer le chef de la mafia locale. Mais malgré cette progression vertigineuse, le héros n’a jamais cessé de rester humain et normal. Cela fait que mon empathie à son égard n’a jamais diminué. De plus, j’ai ressenti une réelle identification à son égard. Il est une personne ordinaire à la base et vit une situation extraordinaire. Le spectateur est donc forcément tenté de se mettre à la place de Dave.

La première partie de l’histoire est intéressante car elle laisse une place importante aux personnages qu’ils soient centraux ou secondaires. Dave et Mindy doivent essayer de vivre une vie plus normale depuis la mort de D’Amico. Le scénario prend le temps de nous faire découvrir l’évolution des personnages. Le nombre important de protagonistes rend la narration dense. Malgré l’absence d’action dans la première moitié du film, je ne me suis pas ennuyé une seconde. Bien au contraire, j’ai pris plaisir à déambuler au côté de tout ce beau monde costumé. Sur le plan de la construction des personnages, le film s’avère bien meilleur que les comics qui axe quasiment uniquement l’histoire sur des combats et des giclées de sang par litre. C’est peut-être dû à la nature du support mais en tout cas cette suite confirme que je suis plus sensible à l’univers cinématographique de Kick Ass plutôt qu’au bédéphile.

Une des grandes réussites du film est également la transformation de Red Mist en The Mother Fucker. La performance de Christopher Mintz-Plasse est sublime. Chacune de ses apparitions est un bijou. Un film d’action est souvent jugé à la qualité du méchant. Kick Ass 2 est donc grand selon ce principe ! Le côté fou, déluré et débile et sans limite de l’ennemi héréditaire de K-A est impressionnant. Il fait peur tout en s’avérant jubilatoire pour le spectateur. Il profite également d’un travail d’écriture certain qu’il sublime. Je ne vous en dévoile pas davantage. Je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir.

Néanmoins que tout le monde soit rassuré. De l’action, il y en a ! Quand ça bastonne, cela ne rigole pas. Evidemment Hit Girl empoche tous les suffrages quand il s’agit d’attribuer une note technique et artistique à la prestation des différents combattants. J’en ai pris plein les mirettes, j’étais scotché au siège ! A la manière d’un Pacific Rim, cet opus privilégie la qualité à la quantité en termes de bataille. Il y en a finalement relativement peu. Elles ne traînent pas en longueur. Par contre, elles sont originales, rythmées, ébouriffantes et pleines de surprise. Les adeptes du genre seront ravis !

Au final, Kick Ass 2 est à la hauteur du premier épisode. Et, à mes yeux, ce n’est pas le moindre des compliments. Cette saga est un OVNI dans l’univers du film du super héros. Elle joue avec aisance des codes du genre en utilisant un second degré certain. J’ai ri, j’ai été ému, j’ai été ébloui, surpris, enthousiasmé… Bref, tout ce que je peux espérer en entrant dans une salle de cinéma !
Eric17
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le 27 août 2013

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Eric17

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