Ce film, c'est un plaisir de gosse.
Et ce gosse, c'est Tarantino. Comme avec des Légo, il joue avec les classiques du cinéma pour construire un objet unique, cohérent et finalement méchamment original. Il suffit de prendre comme exemple la séquence narrant l'enfance d'Oren pour s'en rendre compte : animation japonaise sur fond de musique western de Sergio Leone, ou comment ajouter une profonde mélancolie à une séquence de pure violence.
La plupart des réalisateurs utilisent ici et là les éléments de la grammaire audiovisuelle que d'autres ont inventé pour eux : travelling, zoom, transtrav (merci Hitchcock)... La grammaire de Tarantino, c'est le cinéma tout entier. On le traite de plagiat, j'y vois juste un gars qui maîtrise son sujet comme personne. Et Kill Bill vol.1 en est la plus brillante démonstration.
Oui, ce film, c'est un plaisir de gosse. Et ce gosse, c'est surtout moi. Quel pied d'assister à un combat de samouraï sur "Don't let me be misunderstood"... Quel pied d'assister à la rencontre de La Mariée et Hanzo, s'ouvrant sur un cours de japonais, et se terminant, 1 mois après, par le mot "Domo"... Quel pied d'assister au plan séquence de fou sur les Whouhou des 5-6-7-8s... Quels pieds de Uma quand elle veut bouger le gros orteil...
En bref, chez Tarantino, c'est souvent une histoire de pied. Alligato.