Mon Tarantino préféré repassait au cinéma, je ne pouvais pas manquer l'occasion de le revoir dans les conditions optimales ! Maintenant que je l'ai vu sur grand écran, je ne peux que confirmer la réussite du film à tous les niveaux.


Les six ans séparant la sortie de Jackie Brown de Kill Bill n'ont pas été synonyme de repos pour le réalisateur. Il a minutieusement réfléchi à tous les éléments qu'il pourrait mettre dans son film, et cela se voit. Ce premier volet du diptyque consacré à la mariée possède une réalisation dense et riche. Chaque séquence possède une superbe idée, tandis que chaque plan comporte une petite trouvaille. Elles peuvent prendre la forme d'un hommage (celui à La Nuit du Chasseur), d'un gag (la voiture de Buck) ou bien encore d'un changement complet du visuel de la scène (passage au noir et blanc, jeux d'ombres...). Cette grande accumulation déplaira à certaines, pour ma part je trouve que Tarantino dose parfaitement l'ensemble, l'empêchant de se transformer en fourre-tout.


L'intrigue se passe en grande partie au Japon, ce qui permet une fois encore au réalisateur d'exprimer son délire cinématographique à travers une culture qu'il affectionne. Il en profite pour lui rendre hommage en multipliant les références aux films de samouraïs, mais aussi en proposant une superbe séquence entièrement animée par un studio nippon. Mais Tarantino garde en tête que faire un film de sabre avec une actrice américaine blanche est plutôt atypique et il n'hésite pas à s'en moquer dans plusieurs répliques (surtout lors du mythique "Silly Caucasian girl likes to play with Samurai swords."). Malgré cela, le talent de dialoguiste du réalisateur n'est pas beaucoup mis en avant dans le premier Kill Bill, ses qualités de scénariste se retrouvent beaucoup plus dans sa manière d'écrire des scènes profondément cyniques, qui personnellement me parlent beaucoup (le bus scolaire, j'en ri encore). Pour l'anecdote, c'est l'ouverture qui m'a fait dire que j'étais face à un grand film lors du premier visionnage : c'est beau, c'est fort, c'est terrifiant.


Kill Bill n'a pas marqué le retour de Tarantino pour rien. Ce film d'action ne s'arrête jamais, et propose des affrontements à la fois drôles et nerveux. L'image possède des blancs brûlés qui soulignent les silhouettes magnifiant des chorégraphie déjà exemplaires. Bref, j'ai adoré suivre cette héroïne sans nom dans sa quête pour défaire un méchant sans visage.

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le 17 janv. 2016

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