Si vous vous vengez, que la vengeance ne dépasse point l'offense

Un an après un premier opus culte qui a permis à Tarantino de s'affirmer comme un talentueux réalisateur aimé par les spectateurs, Kill Bill revient dans un volume 2 qui s'avère être une suite directe du premier opus. Souvent considéré comme un seul film, cette suite ne demeure pas moins différente de la première. On commence néanmoins par le même début violent, le jour où tout a basculé, puis Tarantino nous entraîne dans un flashback montrant la fameuse scène du massacre dans l'église.

Comme toujours, on peut remarquer un choix de luxe en ce qui concerne les acteurs, la musique et les dialogues.
C'est un plaisir de retrouver Uma Thurman dans le rôle d'une Beatrix vengeresse, dominée par des instincts brutaux (quoique moins sanglant que dans le premier volet). Une grande actrice pour un grand rôle, elle remplie très bien les cahiers des charges et elle s'en sort très bien. On peut dire la même chose de Michael Madsen et David Carradine et des autres acteurs. Michael Madsen et Samuel L Jackson, deux acteurs très appréciés par Tarantino, reviennent dans Kill Bill ; l'un figure parmi les cinq à tuer, et l'autre apparaît le temps de quelques prises pour un caméo sympathique. David Carradine interprète le grand méchant à abattre, le manipulateur Bill. Une longue quête qui s'achèvera d'une manière grandiose.
La musique est bien choisie, comme dans le premier la Bande Son varie les genres et les musiques du générique sont sublimes.

Mais cet opus est légèrement moins bien que son prédécesseur, et c'est sûrement dû à cause de son rythme moins cadencé. Une lenteur qui peut finalement s'avérer quelque peu dérangeante, puisque le film enchaîne bien moins les séquences de combats chorégraphiés que le premier. Plus de centaines de ninjas à massacrer, fini la décapitation, place à l'arrachage des yeux. Le film est moins agressif que le volume 1, mais reste assez sanglant et malsain tout en restant dans l'esprit Tarantino, mais cette fois-ci, sans allant dans l'excès volontaire, hormis quelques séquences volontairement appuyées, ou des bruitages pas forcément nécessaires lors des combats. Mais cela reste un plaisir de regarder cette chorégraphie, grandiose à des moments, notamment entre Elle Driver et Beatrix. La réalisation est une fois de plus très bonne, et le personnage de Pai Mei est bien intégré au film.

Malgré tout, ce volume 2 reste assez prévisible de bout en bout, sans retournement de situation qui viendrait chambouler tout ce joli bazar, hormis l'enterrement vivant qui reste une des plus belles scènes des deux Kill Bill. Au final, il est assez compliqué de classer un tel film dans un genre précis ; à la fois Kill Bill rappelle les western, les films de samouraï dans le premier, mais aussi un film aux personnages développés. C'est une fantastique aventure auquel le spectateur est invité, et un moment intense de cinéma.

Kill Bill, courte saga culte de deux volumes, retrace une lutte acharnée de vengeance lors de laquelle personne n'en réchappera indemne. Ce second volume, bien qu'inférieur et plus inégal que son premier, mérite toute votre attention.