Le retour de William Friedkin avec killer Joe a fait coulé beaucoup d’encre .
Le talent et la réputation légendaire d’intransigeance de ce cinéaste de l’âge d’or du nouvel Hollywood ( les 70’S avec Coppolla, Scorcese, De palma, …) n’est plus à faire pour tout ceux qui comme moi ont aimé French Connection, l’Exorciste ou Police Fédérale los Angeles .
A plus de 75 ans, un nouveau film de Friedkin est de fait un évènement, mais aussi l’occasion de voir si sa rage sont talent et sa nervosité ne se sont pas émoussés .
Coté talent, rage et nervosité , ses aficionados peuvent être rassurés . Friedkin sait toujours tenir une caméra, raconter une histoire, diriger ses acteurs en en mettant plein la gueule du spectateur .
Pour autant, ce vaudeville macabre dans une famille de Rednecks dégénérés du Sud des Etats unis, qui embauche un tueur Psychopathe pour faire une arnaque à l’assurance est à vomir .
Même si la performance des acteurs , Matthew MC Conaughey en tète, est remarquable, Killer Joe nous emmène dans les tréfonds de l’être humain ou l’inceste, la cruauté, la bêtise, la perversion , la violence , les addictions s’entremêlent avec horreur.
Les deux dégénérés de « Tueurs nés « d’Oliver Stone sont des enfants de cœur à coté des personnages de Killer Joe .
Si le but de Friedkin était de choquer et de ne pas tomber dans le politiquement correct, Killer Joe est une réussite majeure . On a d’ailleurs peine à croire qu’un tel film ait pu être produit et distribué au cinéma aux Etats Unis tant il est à rebours de l’état d’esprit Hollywoodien
Pour un peu, on pourrait presque se croire dans un roman de Virginie Despentes à la sauce américaine. En effet Killer Joe est un film punk dont le seul but semble être de jeter un pavé dans la mare pour faire peur aux américains bien pensants parqués dans leurs quartiers résidentiels, tiraillés entre leur barbecue et une sortie dans un centre commercial aseptisé .
Même si tout cela est fait avec talent et semble remplir l’objectif recherché, il n’est pas certain que le spectateur y trouve son compte à moins d’être profondément masochiste .
On aurait presqu’autant de plaisir à se faire poignardé par une lame graisseuse .
ldekerdrel
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le 21 sept. 2012

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