"KIN : le commencement" : un gâchis de potentiel frustrant

La critique complète du film : http://cinecinephile.com/kin-le-commencement-realise-par-josh-et-jonathan-baker-sortie-de-seance-cinema/


Cet été 2018 est une nouvelle fois le terrain d’exploitation des Blockbusters et Franchises, avec d’un côté des suites très attendues et de l’autre les nouvelles franchises qui, chaque année, profite de la période d’été pour lancer un premier épisode. L’an dernier, nous avions le droit à une excellente conclusion du reboot de La planète des singes avec War for The Planet of the Apes, le Blockbuster d’auteur estival avec l’impressionnant Dunkerque de Christopher Nolan, puis de l’autre côté un début de franchise raté avec La Tour Sombre.


Cette année, le schéma des Blockbusters et franchises se répète de la même manière. Nous avons le droit d’un côté à une excellente suite aux Indestructibles avec un Brad Bird toujours aussi inspiré, un sixième Mission Impossible qui propulse la franchise d’espionnage comme l’une des meilleures à ce jour avec un Fallout dans la lignée des blockbusters dépressifs de Christopher Nolan et Denis Villeneuve qui se place aisément comme l’un des meilleurs épisodes de la saga. Puis, de l’autre, les producteurs de la série à succès Stranger Things qui partent à la conquête du grand écran avec deux nouvelles franchises : Darkest Minds, énième saga qui véhiculent tous les pires clichés du genre avec des protagonistes plus vides que jamais, puis KIN, premier volet d’une franchise qui semble lorgnée du côté de la SF années 80. Une mode nostalgique qui commence à tourner en rond, tant le genre a été éculé en si peu de temps, tout en donnant des heures de divertissement de qualité avec le Hit Netflix qu’on ne cite plus, ainsi que le meilleur du genre avec l’excellent Ready Player One de Steven Spielberg.


Premier long-métrage des frères Josh et Jonathan Baker, basé sur leur court-métrage Bag Man, KIN semble avoir attiré l’attention du producteur Shawn Levy, voyant probablement dans le court-métrage des deux cinéastes un potentiel de franchise SF aux influences type années 80. Et cela se ressent dans l’esthétique de ce premier long-métrage. Dès les premiers plans, la mise en scène des frères Baker emprunte à une esthétique rétrofuturiste portée par la musique électrisante de l’excellent groupe français Mogwai. Dans une banlieue à Détroit qui reflète une Amérique moyenne, un jeune héros afro-américain nommé Eli (interprété par Myles Truitt) se balade dans les rues à vélo. Ce qui semble être définitivement la marque de fabrique des producteurs de Stranger Things. Le jeune héros trouve dans un vieux hangar une arme extraterrestre qui servira de point de départ au récit sans jamais véritablement avoir une grande importance. Si ce n’est faire avancer le récit qui se déroule sous la forme d’un road-trip où Eli et son grand frère Jimmy (interprété par Jack Reynor), accompagné sur leur chemin par Milly (interprété par Zoë Kravitz), une stripteaseuse qui sert de pivot narratif, fuit un gang dirigé par un gangster ridiculement badasse interprété par un James Franco qui cabotine comme jamais dans la peau de ce qui semble servir d’antagoniste provisoire avant les éventuelles suites.


[...] Il faut attendre le climax de ce premier volet, durant les dix dernières minutes pour voir apparaître un semblant d’enjeu scénaristique, où la fameuse arme extraterrestre qui sert de McGuffin au récit débouche sur le caméo d’une tête d’affiche qui tease sa venue dans une éventuelle suite à venir, dont nous tairons le nom pour laisser au scénario de Daniel Casey le peu de suspense qu’il possède. Un final qui laisse plus de questions que de réponses, faisant passer ce premier volet pour une longue introduction alléchante à la franchise des frères Baker, ou plutôt des producteurs qui semblent plus être préoccupés par le fait de pouvoir lancer sur le terrain des Blockbusters estivaux leurs nouvelles franchises en attendant la saison 3 de Stranger Things. Néanmoins, KIN possède des qualités esthétiques propres aux frères Baker qui semblent se placer dans une lignée proche de la SF intimiste de Josh Trank et Neil Blomkamp, qui nous donne beaucoup plus envie de voir une suite à cette franchise qu’au fade et sans intérêts Darkest Minds. Il n’en reste pas moins que ce premier volet sonne comme un gâchis de potentiel, dont les ambitions esthétiques des deux frères cinéastes demeurent plombées par un scénario laborieux et des ambitions de franchises industrielles. Un ratage frustrant.

GalDelachapelle
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le 31 août 2018

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