Gay porn, murder and manhunt. C'est là l'essentiel du programme proposé par cette petite production netflix qui se concentrera sur cet univers typiquement gay pour King Cobra. Tous ses personnages principaux sont donc gays, et les quelques rares protagonistes féminins seront avant tout des pressions familiales avant d'être des personnages à part entière. Les portraits masculins sont en revanche plus élaborés et honnêtes. C'est probablement Christian Slater qui s'investit le plus dans son personnage de réalisateur, dont le penchant pour les éphèbes l'amènera à connaître l'absurdité de l'étiquette "pédophile". Les autres protagonistes sont davantage ancrés dans leur temps, à commencer par Sean, jeune minet opportuniste particulièrement égocentrique, ou l'excellent couple Joe/Harlow, tous deux dans l'excès et le consumérisme à outrance, tout en ayant trouvé un équilibre dans leurs frasques. Ainsi, les personnages de King Cobra ne sont jamais sympathiques (autrement que par leur physique), mais les portraits sont sincères, et si le film ne renouvelle jamais son sujet (fausseté des relations pour atteindre ses objectifs personnels, chantages, prétendue charge morale sur ce style de vie...), il en livre une synthèse cohérente et précise, qui comblera tous les blancs de l'histoire. La conclusion assume d'ailleurs la vacuité de son jeune poulain qui se lance dans exactement les mêmes activités que son mentor, à la différence près que ce dernier, King Cobra, mettait son désir et sa technique au service de ces jeunes pleins d'espoirs, qui le lui rendait bien mal. D'un univers stérile, le film brode une bonne synthèse, assez froid dans sa présentation des personnages (ce qui explique probablement les reproches disant que les personnages sont peu développés) mais sans sacrifier tout sur l'autel du fantasme.

Voracinéphile
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le 26 mars 2017

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