Je partais dans un état d'esprit plutôt ouvert : le premier m'avait plu, certes mais ne m'en restaient que peu de souvenirs à part quelques blagues qui sentent bon les boutons de manchette aux couleurs de l'union jack. Mais avant de pénétrer dans la salle obscure, une peur m'envahissait, pire me traquait depuis quelques jours : celle du retour raté. Après avoir refusé de signer la suite de Kick Ass et de X-Men, dans quoi se lançait alors l'infatigable Matthew Vaughn ?



We complete the mission first. Then, and only then, may we shed a tear in private for our comrades



Alerte spoiler


Dans ce nouvel opus, Eggsy et ses petits copains de Kingsman reviennent sauver le monde. Un monde pris entre les griffes de la baronne psychopathe en manque de fame du trafic de drogue qui se cache au fin fond du Cambodge (et non en Amérique du Sud comme les images pourraient le prétendre...).


Sur le plan technique, Matthew Vaughn nous gâte : des transitions soignées, une scène d'entrée où l'on retient son souffle jusqu'à ce qu'Eggsy soit sauvé des eaux ou les scènes de poursuite dans les montagnes italiennes contraignant l'armée à intervenir jusqu'au Climax du film, on assiste à quelque chose de toujours aussi spectaculaire.


Cependant pour moi, une des scènes les plus captivantes reste celle sous la tente au festival de Glastonbury où Eggsy s'apprête à déroger aux règles de la bienséance pour sauver le "monde".
Ce plan + cette musique... Il y a un malaise génial qui se créé chez le spectateur entre ce qu'il voit et ce qu'il entend (musique de scène épique type GOT) c'est la scène qui confirme la parodie. Le plan est digne d'une vue de drone d'un documentaire de France 3 sur la côte bretonne : juste magnifique. Je parle là de l'aspect technique de la scène et non de l'aspect éthique de l'action qui est discutable... Justement, là où James Bond s'est toujours caché derrière des signaux GPS ou des discours à en faire pleurer des violonistes, Kingsman le fait et met à distance toute ressemblance entre les deux personnages dans leur manière d'aborder le sexe. (Il va même jusqu'à appeler sa copine avant l'acte pour lui demander si elle l'autorise... l'honnêteté, vice de James)


Il n'est pas inintéressant d'évoquer l'apparition d'Elton John, jouant la star insupportable (comme dans sa vie quotidienne?) pendant la seconde partie du film qui est là pour nous rappeler que le film reste dans un esprit britannique (et non américain) totalement décalé et qu'une fois de plus il n'est en aucun cas à prendre au sérieux à l'image de son grand frère, l'enfant parfait de la fratrie britannique : James Bond.


Vous l'aurez compris Eggsy s'affirme comme LE personnage du film et on a plaisir à le voir évoluer en tant que réel espion et non plus en tant qu'apprenti aux services de ses maîtres. Quant à Harry, j'ai été plus surpris de voir tout le long du film comme un simple retraité de retour sur le champ de bataille malgré le fait qu'il reste clé dans l'intrigue.


Au début, je n'étais pas fan de voir les américains sur le devant de la scène dans un film où on en faisait total abstraction pour sauver le monde... (enfin) Finalement, je trouve leur présence assez intéressante : le film pose la question de la fracture sociale aux Etats-Unis. Un questionnement plus profond que les ressemblances entre un Président des EU mégalo et notre cher Trump dans le film. Y est posée la question de la solidarité entre deux mondes qui cohabitent ensemble aux Etats-Unis, celui "d'en bas", de la misère et de la délinquance et celui "d'en haut", du pouvoir et de l'argent. Ce qui n'est pas sans rappeler les différents autres conflits de valeur que les Etats-Unis ont connu, notamment pendant la guerre de Sécession (événement auquel le réalisateur fait référence à plusieurs moments).


J'ai juste été "déçu" par la fin où les Statesman doivent trouver une nouvelle personne afin de remplacer l'agent Whiskey. C'est alors Halle Berry jouant le personnage de Ginger qui se propose pour le remplacer, candidature acceptée par les dirigeants de Statesman. C'est au vu du niveau de machisme et sexisme qui règnent au Kentucky que l'on se dit que somme toute nous sommes dans un film...


Un film toujours aussi piquant qui aurait gagner en efficacité et en rythme pour être à la hauteur du premier.


Take Me Home, Country Road.


Mmhhh, ça sent le spin-off sur les Statesman tout ça!

VianneyQuignon
7
Écrit par

Créée

le 3 oct. 2017

Critique lue 486 fois

3 j'aime

5 commentaires

Yaka Yak

Écrit par

Critique lue 486 fois

3
5

D'autres avis sur Kingsman - Le Cercle d'or

Kingsman - Le Cercle d'or
Behind_the_Mask
4

Trous de mémoire, trous de balle et esrance of cool

C'est que c'est un petit malin, Matthew Vaughn. Il bat le fer tant qu'il est encore chaud. Et hop ! Une suite à son petit succès. Et donc, un Kingsman : Le cercle d'Or ultra attendu. Comme chacun de...

le 14 oct. 2017

87 j'aime

29

Kingsman - Le Cercle d'or
blacktide
6

MaTrique Reloaded

J’ai longtemps assimilé une grande partie des divertissements contemporains à un arrêt dans une chaîne de fast-food. Certes, chaque chaîne a sa spécialité et chaque personne sa préférence, mais face...

le 8 oct. 2017

75 j'aime

17

Kingsman - Le Cercle d'or
Tonto
10

God save the USA !

Alors que le QG des Kingsman vient d’être détruit, les deux derniers agents encore en vie (Taron Egerton et Mark Strong) doivent faire appel en urgence à leurs cousins américains, les Statesman. En...

le 12 oct. 2017

60 j'aime

30