Réalisateur 100% British, Matthew Vaughn décide pour son cinquième film de revisiter le mythe du spy-gentleman, un univers qui tient autant de James Bond que de Chapeau melon et bottes de cuir.
On y trouve un héros issu d’un milieu populaire, projeté dans un parcours tenant autant du combattant que de My Fair Lady, devant aussi bien esquiver les balles que les moqueries de ses congénères aristocrates.
Là-dessus apparaît le super méchant, un écolo extrémiste multi-milliardaire, croisement improbable entre 50 Cents et Mark Zuckerberg, prêt à exterminer la population terrestre pour sauver la planète. Samuel L Jackson profite de ce rôle pour nous livrer un délicieux numéro de cabotinage.
Si l'objet fourmille de bonnes idées, on devra tout de même accuser (comme c’était le cas pour Kick-Ass) une légère aseptisation de l’univers par rapport à son support initial. Surtout dans le comportement du personnage principal, beaucoup moins irresponsable (dans le comics, on le voit détruire une partie de Londres à coup de missiles, suite à une erreur de manipulation de sa voiture).
Mais le vrai problème c'est qu'au-delà de son concept, Mark Millar semble ne plus se donner la peine d’inventer de nouvelles histoires. Que ce soit Kingsman, Kick Ass, ou Wanted, on se retrouve une fois encore face à un adolescent plus ou moins écrasé par son entourage qui va s'accomplir dans un univers issu de la pop culture. Le sentiment de réchauffé est ici bien trop présent pour ne pas ternir un peu les quelques très bonnes idées du projet.