(ATTENTION Spoilers, comme on dit) En effet si le film prône les manières des "gentlemen" par la voix de Colin Firth, il est loin de se comporter comme tel. Il parodie ouvertement James Bond, et cite d'ailleurs trois fois son nom dans le film, mais encore faudrait-il le connaître. James Bond n'a pas de parents, donc pas de pathos vite fait à l'américaine comme ici, il se fiche de la bobine des américains mais ils sont plus ou moins dans le même camps, et d'ailleurs Felix Leiter son bon ami est américain et surtout il ne porte pas de costumes à carreaux et de cravates rayés avec ces types de coloris. Les décors ont beau être payés à coups d'effets spéciaux, ils ne rivalisent ni même ne rappellent une seconde ceux de Ken Adam. Et voir Cristiano Ronaldo se battre contre Pistorius est assez risible.
Le fond est encore pire : le méchant est un milliardaire américain (pour changer) au délire Malthusien qui zozote (est-ce supposé être drôle ?), joué par un Samuel L. Jackson en petite forme ou au bout de ses limites. Et puis cette bien pensance pour être cool lorsque Galahad se bat contre des méchants groupes cathos qui prônent la haine des juifs, des homos et des noirs. Quelle est l'utilité de cibler ces personnes avec cette violence ? On se croirait en France. A une différence près, qui est que le film assume sa contradiction en promettant au héros le droit d'effectuer une sodomie à une princesse suédoise s'il sauve le monde ! On reste au fond dans une logique biblique à l'américaine, faussement puritaine et vraiment extrême. Plus potiche et dégradant tu meurs. Honey Rider (in*Dr. No) et Wai Lin (inDemain ne Meurt Jamais*) n'ont rien à voir la dedans. Et oui, Pussy Galore (in Goldfinger) est d'abord lesbienne avant de succomber à Bond. Chez Fleming il y a une cohérence, même avec de l'humour.
Rajoutez à cela le fait que les deux méchants sont handicapés, l'un physiquement, l'autre mentalement , que la scène d'intro est une énième scène d'action contre des méchants arabes et que les riches, surtout les hommes, sont souvent des salauds (mais ils finissent pas mourir, c'est trop cool) … On pourrait continuer avec une liste de choses qui sont tellement peu crédible que Jason Bourne deviendrait un film de Rohmer. Tout cela sous couvert d'humour (sic) et de pseudo-décalage. Sans parler du rythme du film.
Non décidément, ce film à la coquille d'un(e parodie de) Bond mais pas les manières. Ni le reste.