Et bah voilà c'est pas bien compliqué ! Kingsman c'est exactement ce que je veux voir quand je m'installe devant un James Bond voire un blockbuster de manière générale. Ce plan d'introduction sur Money for Nothing est à l'image des deux heures de film : cool. Un méchant cool, des bastons cool, des personnages cool, des gadgets cool... Et cette "coolitude" qui peut parfois paraître artificielle dans les mains d'un réalisateur moins doué est ici complètement naturelle, faisant partie intégrante du film.
Kingsman, comme Kick ass en son temps, est la preuve qu'on peut injecter des litres de second degré sans tomber dans le cynisme et le recul à tout prix. Vaughn nous raconte une grosse connerie, il le sait mais il y croit et on finit par y croire aussi.
En plus de ça et si c'était encore à prouver, le mec est carrément doué avec une caméra. On citera évidemment la fameuse scène de l'église qui est un monstre de découpage, à la fois hystérique et parfaitement lisible. Mais ça serait oublier la maîtrise de chaque plan du film. J'ai pas mal pensé à Edgar Wright avec ce côté limite cartoon qui apporte énormément de dynamisme à l'ensemble sans tomber dans le piège de la shaky cam.
Maîtrise du rythme aussi. A l'heure où un Avengers 7 dure 2h30 pour raconter de la merde et finir sur scène d'action qui sera le seul truc potable retenu du film, Kingsman est concentré sur 2h tout pile et ne connaît pas de ventre mou. Parce que sous ses airs de délire pop, il raconte pas mal de choses et l'histoire est prenante et sait manier le suspens, les jeux entre les personnages, les twists... comme un bon film d'espionnage quoi.
Du fun, du rythme, de l'action bien torchée, une vraie envie de cinéma... putain on en vient à s'émerveiller sur ce qui devrait être simplement le minimum syndical sur ce genre de production.