Kirikou et la Sorcière par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Dans un petit village d'Afrique, une femme est enceinte. Soudain, dans son ventre, une petite voix se fait entendre: "mère, enfante moi !". A cette demande pressante la future maman répond: "Un enfant qui parle dans le ventre de sa mère enfante tout seul". C'est ainsi qu'un minuscule et adorable petit garçon répondant au nom de Kirikou fait son apparition au sein d'un monde bien agité. En effet, non loin de là, vit la sorcière Karaba redoutée de tous, d'autant plus que celle-ci a jeté un sort maléfique sur les habitants du village. Mais comme dit la chanson, si Kirikou est petit, il est aussi malin et c'est lui, à peine sorti du ventre de sa mère, qui se met en tête de vouloir délivrer le village de l'emprise de Karaba. Il veut savoir pourquoi cette femme est devenue aussi nocive vis à vis des gens qui l'entoure. Pour arriver à son but, notre brave petit Kirikou va devoir affronter de terribles épreuves et déjouer les terribles pièges de la sorcière au beau milieu de l'énigmatique Montagne Interdite...


Même les êtres qui semblent les plus méchants ont peut-être une raison de l'être et sont peut-être récupérables à force de dialogue et de compréhension. Telle est la moralité que l'on peut retenir de ce merveilleux conte dans lequel un petit bonhomme va tenter de délivrer son village de la terreur d' une sorcière en mal d'amour et de compréhension. Le petit Kirikou va partir à la rencontre de ce personnage haï et intrigant et va tenter, à force de ruse, de dialogue et de diplomatie de sortir Karaba de la carcasse de méchanceté qu'elle s'est forgée avec le temps. C'est pourquoi il ne donne pas seulement une leçon de bravoure car il donne en plus des leçons d'humilité et d'humanité. Comme Karaba, par sentiment d'injustice de la vie, il en voudra à la terre entière. Durant ces aventures, Kirikou va grandir et c'est alors contre les siens qu'il devra lutter afin de faire admettre le repentir de Karaba. Kirikou va alors essayer de prouver que même entre pires ennemis, une petite porte est toujours entrouverte pour déboucher sur une avenue de paix, de pardon et d'amour.


Ce premier épisode des aventures du petit Kirikou est une pure merveille. Michel Ocelot nous emmène dans un monde d'une extrême beauté visuelle dans lequel la tendresse se lie à la cruauté, la détresse humaine à la liberté. Kirikou est invincible, il est émouvant, il est beau dans son corps et dans son âme. Karaba, quant à elle, passe de la laideur à la beauté et de la haine à l'amour. Que pouvait nous démontrer de plus beau le réalisateur? Assurément rien car il est impossible de contester le moindre sentiment de ce film. Ces personnages bien campés évoluent au milieu d'images splendides qui nous font respirer à plein poumon un air de bonté et de bons sentiments dans lesquels se lient un brin d'humour et d'innocence. Le rythme de la bande originale composée et interprétée par Youssou N'Dour nous fait rêver à ces terres lointaines qui nous sont présentées ici comme une oasis de beauté et de chaleur humaine.


Michel Ocelot nous a gratifié d'une suite brillante à cette aventure dont je ne tarderai pas à vous en vanter les qualités. Vous pouvez également vous délecter avec son splendide "Azur et Asmar" référencé dans ce site. En tout cas, voici la preuve que le cinéma français monte vers les sommets du cinéma d'animation.


Ce film a remporté plus de vingt distinctions dans les festivals internationaux.

Grard-Rocher
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le 27 mai 2013

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