Klaus
7.7
Klaus

Long-métrage d'animation de Sergio Pablos et Carlos Martínez López (2019)

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Un merveilleux conte de Noël !

J'avais raté le coche à sa sortie et j'ai rattrapé que récemment le retard. On cherchait quoi regarder, on a tapé "film d'animation" : "Oh tiens Klaus, on en entend que du bien. Ce serait l'occasion de voir !"


J'avais déjà vu des extraits visuels du film dévoilant une animation fluide, au grain et au trait me faisant songer à ces albums illustrés pour enfants. De ce que j'avais lu quelque part, Klaus s'est inspiré de la 3D pour ré-inventer la 2D. Si c'est le cas, c'est finement maîtrisé. Les personnages ont chacun des traits accentués, un chara-design qui les distingue et donne déjà des indices sur leur personnalité. Les expressions faciales, surtout Jesper au tout début, m'ont fait songer à La route d'Eldorado (mais ça c'est sûrement parce que j'ai beaucoup trop regardé ce film d'animation). Klaus arrive à la fois à être imposant et tendre, son caractère contrastant fortement avec sa carrure d'armoire normande. Même les personnages secondaires ont leurs petits charmes comme la gamine qui ressemble trop fortement à Wednesday Addams pour que ce soit qu'une coïncidence.


Niveau histoire, c'est peut-être assez classique dans la composition mais ça fonctionne. Jesper commence avec les pires défauts du monde : c'est un fils de riche, flemmard comme pas deux, abusant de sa position et exploitant les autres. Afin de le former à la dure, son père l'envoie dans un village paumé : il devra réussir à transiter un certain nombre de courriers au sein d'une ville dépourvue de tout service postal. En plus d'être perdue au milieu de nulle part, la ville est un bouge rongé par la rivalité entre deux clans dont l'origine est inconnue (soulignant encore mieux l'absurdité du conflit)


Jesper fera ainsi la rencontre de Alva, une institutrice ayant abandonné sa fonction pour vider des poissons. Les enfants refusant de venir à l'école, elle engrange un maximum de sous pour partir de la ville. Mais, surtout, Jesper rencontre Klaus, un bûcheron vivant à l'écart et à la maison empli de jouets. Sa première livraison pour un enfant malheureux va donner une idée à Jesper : obliger les enfants à écrire des lettres à Klaus pour recevoir des jouets. Chaque petit événement, chaque réflexion va venir étayer et créer la légende du Père Noël. Chaque élément ajouté est apporté naturellement, sans forcer la main ou adresser des clins d’œils bien lourds au spectateur.


Le film se couple de petites leçons de morale mais, surtout, de beaucoup de tendresse et d'humour. On rit beaucoup, mais on passe aussi par beaucoup d'émotions et la fin ne laisse clairement pas indifférent.


Après douze ans de travail, Klaus pose sa hache et disparaît dans la forêt. Littéralement. La scène est magnifique, la disparition du personnage est brute comme happé par le décor. C'est d'un symbolisme puissant, très poétique dans sa façon de parler du décès (car Klaus s'adresse à tout public, dont les enfants) L'épilogue apporte la touche finale avec Jesper attendant devant la cheminée, précisant que, chaque année, ce jour-là, il retrouve son ami.


Le film peut toucher tout le monde : enfants comme adultes. Le message demeure universel, le film est magnifique, et le tout se laisse regarder. Ce n'est peut-être pas le scénario le plus mirobolant de ces dernières années mais, sincèrement, c'est un film de Noël (littéralement) et qui présente sa version du mythe. Même si on se doute de la finalité du voyage de Jesper, on veut voir le mythe se créer, on veut découvrir certains personnages comme Klaus.


Par contre, si vous le regardez pour Noël, l'effet sentimental va être décuplé.

So-chan
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Créée

le 28 mars 2020

Critique lue 108 fois

So-chan

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