Koyaanisqatsi par Gaylord G
Ce premier volet, intitulé Koyaanisqatsi (La vie en déséquilibre) appartient à la trilogie des Qatsi. Chaque épisode apporte, à travers un condensé d’image, une vision différente de l’évolution de l’humanité durant les 50 dernières années. Ici donc, l’homme est opposé à la nature. On l’observe alors, vaquer à ses occupations dans un cataclysme d’images toute plus magnifique les unes des autres.
A la manière de Baraka, Koyaanisqatsi nous offre une expérience unique. Planante, enivrante et magnifique cette contemplation inactive est totalement assumée et justifiée par le message écologique qui s’en détache. En observant cette nature vierge de toute domination, de toute souillure humaine, le spectateur ne peut alors qu’ouvrir grand ses yeux et ses oreilles pour admirer le spectacle éblouissant qui s’offre à lui.
Il peut alors se laisser porter par cette bande-son magistrale et indispensable, uniquement composée de musique orchestrale et de chants langoureux; aucun autre sons ne vient alors perturber l’expérience ou parler à la place des images qui portent alors le fond du film à elles seules.
Robotisé, l’humain est réduit au rang de pion invisible mais indispensable dans ce mouvement global, cette humanité qui s’anime alors sous nos yeux telle une gigantesque fourmilière dont chaque membre n’a de sens que dans la cohésion d’un tout, d’un mouvement général, une vie, une force invisible qui régi chacun de nos gestes, nous unis et nous donne un sens.
Au final, Koyaanisqatsi est une véritable déclaration d’amour à la nature, ses formes, ses couleurs, son gigantisme et sa beauté. Rendant le spectateur témoin de ses propres actes, le film prend alors un sens moralisateur et finit par nous infliger une violente claque. Sans jamais imposer un discourt verbale, le réalisateur parvient cependant à créer une réflexion avec la force de ses images. Voila donc une expérience unique qui ravira, entre autres, les amoureux de Baraka.