Koyaanisqatsi par AntoineRA
Documentaire culte et avant tout sensoriel - aucune narration, musique omniprésente - Koyaanisqatsi oppose la nature sereine, sauvage, authentique - ses grands espaces uniformes - à la présence de l'homme et sa technologie, entraînant ruines et destruction - les constructions immenses et enchevêtrements de tôles garnissent désormais le paysage. L'industrialisation de masse, le mouvement perpétuel de la civilisation, l'occupation absolue de l'espace, le travail à la chaîne, le trafic incessant... Un cycle inarrêtable d'aliénation que l'on ressent pleinement à travers de longues séquences où Philip Glass donne un ton hypnotique et sentencieux au film. Entre prises de vue aériennes spectaculaires, et time-lapses effrénés, les compositions sont répétitives et s'agitent toujours plus, alors que les mouvements millimétrés de la société, où l'homme s'amuse et travaille, défilent à une vitesse folle. Les scènes en deviennent étourdissantes et envahissantes, jusqu'à ce que ce cycle perpétuel explose en plein ciel, dans l'orgueil de l'homme à vouloir s'étendre toujours plus.