Si vous aimez les films d'animation animés image par image, vous connaissez forcément Aardman (Wallace et Gromit, Shaun le mouton), mais connaissez-vous Laika ? Après Coraline, ParaNorman et les Boxtrolls, revoilà le studio américain avec Kubo, ou la promesse d'une fresque épique et onirique. Promesse tenue ? Malheureusement non.
Déjà dans Coraline, le plus gros défaut du film tenait au scénario, pas toujours efficace. Un défaut qu'on retrouvait moins dans ParaNorman (le film le plus réussi du studio Laika), à nouveau dans les Boxtrolls, et plus que jamais dans Kubo. Soigner à ce point l'animation pour bâcler le scénario, c'est du jamais vu...
Si vous avez vu la bande-annonce, vous aurez remarqué à quel point le visuel est sublime. Le style est magnifique, c'est indéniable. On est ébloui par moment, et on espère que l'histoire saura nous faire rire, nous émouvoir... Ce n'est malheureusement que trop rarement le cas. Si on a déjà du mal à s'attacher aux personnages, le cheminement de la quête de Kubo laisse rapidement perplexe (attention SPOILERS) : pourquoi la mère de Kubo est-elle complètement à l'ouest au début du film, puis totalement saine d'esprit
une fois transformée en singe
? Pourquoi Kubo part-il à la recherche de cette armure magique lorsque celle-ci ne lui apporte absolument rien ? Pourquoi Kubo est-il d'abord guidé dans cette quête par un origami avant que le soldat de papier ne disparaisse sans explication pour mieux
faire tomber Kubo dans un piège
?
Je passe sur le final, qui tombe comme un cheveux sur la soupe, pour ne retenir que la direction artistique, comprenant tant l'animation que la musique. Pour dire un mot sur celle-ci, elle accompagne parfaitement le film, jusqu'à terminer sur une reprise de "While my guitar". Une excellente idée, mais comme toutes les excellentes idées existantes dans Kubo, elle sonne comme une fausse note au milieu d'une histoire mal ficelée. Un beau gâchi.