Le même... en moins bien

En 1987, Jackie Chan avait créé le personnage de l’ « asian hawk », un mercenaire qui parcourt le monde à la recherche de trésors anciens. Fortement inspiré par Indiana Jones, le personnage n’avait eu aucun mal à séduire le public à travers les réussites qu’étaient Mister Dynamite et Opération Condor. Jackie Chan était plus ou moins revenue au personnage 20 ans plus tard avec un Chinese Zodiac nettement moins convaincant que ses prédécesseurs. L’acteur récidive à nouveau dans ce registre avec ce Kung Fu Yoga pour lequel il refait équipe avec l’ancien cascadeur Stanley Tong, 10 ans après leur dernière collaboration.

Jack Chan (Jackie Chan) est un des meilleurs archéologues chinois en activité. Un jour, il est contacté par sa collègue indienne, le docteur Ashmita (Disha Patani). Celle-ci est en possession d’une carte ancienne censée indiquer où se trouve le trésor perdu du royaume de Magadha. Jack fait appel à ses deux assistants, Noumin (Miya Muqi) et Xiaoguang (Zhang Yixing), et au fils d’un ami devenu chasseur de trésor, Jones (Aarif Rahman), pour les assister dans leur quête du trésor.

Les aventuriers du trésor perdu

On le sait, les films de Jackie Chan ont rarement brillé par leurs scénarios. Toutefois, quand c’était à Edward Tang qu’il incombait de les écrire, durant la grande période de la star, ce dernier avait le bon gout de veiller à ce que le récit conserve une certaine cohérence interne. Stanley Tong, réalisateur mais aussi ici scénariste, n’a manifestement pas le même talent que Tang en la matière. Alors que le concept de Kung Fu Yoga, une chasse au trésor à travers le monde, est on ne peut plus simple, il parvient quand même à accumuler les grosses ficelles scénaristiques tout le long du film (les personnages fonctions apparaissent et disparaissent selon le besoin du récit, sans la moindre cohérence). Les choses ne sont pas arrangés par la présence des plaies habituelles des blockbusters chinois récents : la surreprésentation de gadgets technologique, souvent fantaisistes, censés établir la nouvelle puissance du pays dans le domaine et les messages politico-nationaliste validés par le PCC (oui, vous n’échapperez pas à la mention de la nouvelle route de la soie). Si on ajoute à cela des dialogues lourdaud servis par des acteurs souvent peu convaincants (Disha Patani en tête), on peut difficilement se passionner pour l’histoire qui nous est proposé par le film.

Best of du pauvre

Kung Fu Yoga se rattrape-t-il sur ses séquences d’action, ce qui a fait la gloire de la star à travers le monde ? Malheureusement, pas vraiment. Le film essaye de renouer pleinement avec le style Jackie Chan mélangeant kung fu, humour et interactions malignes avec le lieu de l’action. Mais du haut de ses 62 ans, la star ne peut plus assurer, aussi bien physiquement que créativement, de la même façon qu’il le faisait il y a 30 ans. Si bien qu’on a l’impression d’assister à des séquences déjà vues dans ses films précédents (Operation Condor, Thunderbolt ou Accidental Spy pour ne citer que ceux-là), en plus lent et moins inspiré. La star a encore de beaux restes et pourrait certainement en remonter à beaucoup d’action star hollywoodiennes actuelles mais il aurait probablement été plus judicieux de mettre davantage en avant sa petite équipe lors de ces séquences afin de profiter d’une dynamique plus neuve.