Après Otto, qui avait révélé une certaine capacité chez Bruce La Bruce à filmer autre chose que des gens qui pratiquent le coït anal, il a décidé de revenir une nouvelle fois avec du zombie, mais cette fois sans se soucier d'une quelconque écriture, et flirtant davantage avec le porno gonzo qu'avec une réelle recherche artistique. Si vous pensiez que The House of The Dead d'Uwe Boll avait atteint le fond du gouffre, vous êtes loin de pouvoir imaginer quelles sont limites que La Bruce arrive à atteindre, tant l'ensemble est d'une nullité nous poussant à nous demander si ça ou non été fait exprès. Le terme d'amateurisme serait un compliment, car au moins l'amateur essaie de faire bien, alors qu'ici tout est mal fait. La mise au point des plans est hasardeuse, les effets gores se limitent à des bouts de caoutchouc, le maquillage n'est qu'une vague peinture corporelle (agrémentée d'un dentier qui manque des fois de tomber) nous renvoyant dans les abysses de nanarland, et qui plus est il change constamment, venant soutenir les faux raccords (d'ailleurs Sagat n'est pas toujours maquillé, ce qui impose une certaine incompréhension), et le summum est atteint avec une scène de gunfight où les acteurs tiennent de grotesques répliques, le tout agrémenté d'effets-sonores sortis d'une Nintendo NES, et évidemment, vous n'aurez pas l'ombre d'un effet visuel pour illustrer les détonations.

Bref, L.A. Zombie est une ignoble merde, et l'ayant vu en version uncut (entendez Hardcore, avec les scènes gays filmées en close-up), ça n'est pas sur l'aspect pornographique que ma critique ira, mais pour le reste. Et s'il fallait résumer le tout, on a François Sagat qui erre dans Los Angeles, trouve un maccabée, l'encule, et passe au suivant. Pas un moment un espoir de regain d'intérêt pointe le bout de son nez, le tout étant une boucle sans fin, et La Bruce réussit à enfoncer l'aspect rébarbatif avec des transitions où Sagat marche en fixant la caméra, et ce à toutes les vitesses possibles (ralenti, normal, accéléré — et même super-ralenti et super-accéléré), d'ailleurs même le générique de fin nous le ressert.
Je ne vous parlerais même pas du jeu des acteurs lors des brèves scènes de dialogues, car venant tous du milieu porno, l'ensemble est à pouffer de rire.
Pour conclure, si vous espériez une suite à Otto, vous n'en aurez rien, vous aurez juste un pitch excellent détruit par une réalisation dégueulasse et une écriture absente. N'étant pas gay je ne pourrais pas juger de la qualité des scènes porno, mais pénis et anus dégoulinants de sang n'ont jamais fait bon ménage.
Mention spéciale pour Kevin D. Hoover, compositeur sorti de nulle part et qui a réussi à apporter au film l'ingrédient qu'il fallait pour lui accorder un point. A défaut du plaisir des yeux vous aurez le plaisir des oreilles.
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le 6 déc. 2011

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