Second Long Métrage des frères Quay, "The Piano Tuner of Earthquakes" reprend ici avec brio les codes des contes fantastiques du XIXème siècle.
Concernant le synopsis, sans spoil :
Un méchant docteur, scientifique fou, est épris d'une cantatrice qui ne l'aime pas. Celle-ci meurt sur scène la veille de son mariage avec son amant adoré. Le méchant docteur, ayant trouvé le secret de la résurrection, s'empare de son corps et l'emmène sur une île qui ressemble à s'y méprendre au tableau de Böcklin "l'ile des morts" (superbe, bravo pour les décors !) afin de la réanimer et la maintenir dans un état approximatif qui fait d'elle, une peinture vivante de la "morte amoureuse". Arrive ensuite un accordeur de piano, que le docteur charge de réparer ses sept automates présents sur l'île pour une grande fête approchant, qui, on l'apprendra bien vite, ne sont pas que de simples jouets mécaniques.
Concernant mon avis :
L’esthétisme est superbe, mixe de film et d'animation à la photo vraiment travaillée, noire, onirique et steampunk. Les deux procédés mélangés apportent une réelle personnalité à l'oeuvre et rappellent, non sans hasard, les films de Jan Svankmajer (que j'adore), qui est le maître à penser des deux frères.
L'histoire est un peu difficile à suivre mais néanmoins cohérente avec le reste, dans l'onirisme et le surréalisme pur.
Le film manque peut-être un poil d'émotion, mais j'ai eu la presque exacte même sensation que lorsque je lisais des nouvelles fantastiques du XIXème siècle, ce qui je pense, est une expérience assez unique et vaut pour ce film de mieux se faire connaitre.