Les deux derniers films de Téchiné m'avaient déçu, après la réussite de L'Homme qu'on aimait trop en 2014. J'avais donc peur qu'il soit un peu fini, mais cet Adieu à la nuit prouve en fait que non. Alors bon, on retrouve les défauts de ses deux derniers films, à savoir un manque de souffle évident et une photo moche, mais ça marche quand même plutôt bien. Bon point, le film aborde intelligemment son sujet, sensible et casse-gueule, et ne sombre pas dans la leçon de morale facile et le pédagogisme bien lourdingue. Ouf. Au contraire, il reste très sobre (frileux diront certains) sur son traitement des origines de la radicalisation islamiste du personnage, et préfère se concentrer sur sa relation avec sa grand-mère. Et tant mieux, parce que ce sont clairement les scènes les plus réussies. Et Catherine Deneuve n'y est évidemment pas pour rien : comme quoi, Téchiné n'est jamais aussi bon que lorsqu'il la filme. Elle fait ici vraiment de la peine, complètement dépassée par ce petit fils qu'elle ne comprend pas et la tournure que prennent les événements. A ce titre, la dernière réplique du film est vraiment très belle. A noter aussi une musique plutôt sympa.