Le premier rejeton indigne d'Inception

Loin de la paranoïa anxiogène propre à l'univers de K.Dick, le film noie tout intérêt dans une mièvrerie amoureuse et ronflante. Les personnages prennent conscience du déterminisme total géré par des entités étrangères avec une légèreté révoltante. Au lieu de s'engouffrer dans les délires dickiens auxquels devait aboutir le pitch, Nolfi banalise ce qui devait être des bouleversements existentiels. Alors on évite (de peu) la philosophie de comptoir à laquelle on pouvait s'attendre, mais au prix d'une histoire d'amour interminable.
Le potentiel science fictionnel du film est absolument inexploité. Pourtant, il y avait là de quoi réitéré la très bonne surprise que fut « The Box » de Richard Kelly en 2009.
Visuel très sage, références grossières à « Dark City » et « Inception » (qui n'aura pas tardé pour engendrer quelques rejetons indignes), « L'Agence » n'innove sur aucun point. Et après ses magnifiques prestations dans « Hereafter » et « True Grit », Matt Damon paraît fort peu concerné.

Cygurd
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le 24 mars 2011

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Film Exposure

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