The Sea Hawk articule les batailles et les négociations diplomatiques pour un film de piraterie exemplaire, mis en scène avec grâce par le grand Michael Curtiz, auteur en devenir de Casablanca (1942) et de The Adventures of Robin Hood (1938) – avec Errol Flynn dans le rôle principal –, qui impressionne aujourd’hui par la crédibilité de ses décors et de ses séquences d’action. Loin des trucages numériques responsables du naufrage des mastodontes actuels, il connaît le prix et la valeur de chaque plan qu’il transcende par une photographie magnifique. La musique participe du spectacle : Erich Wolfgang Korngold signe une partition qui confère à l’ensemble un souffle romanesque essentiel.
Comme le fera Gore Verbinski dans sa fameuse trilogie Pirates of the Caribbean (2003, 2006 et 2007), Curtiz sait mêler les tonalités, l’épique côtoyant le comique et le romantique lorsque, d’une séquence à l’autre, Thorpe aborde le navire adverse ou s’amourache de la reine Elizabeth d’Angleterre, une petit singe sur l’épaule. Errol Flynn, alors au sommet de sa gloire, incarne ce héros débonnaire et charmant, sorte d’opposé au Jack Sparrow alcoolique et couard que l’on aime tant. Une œuvre immense, référence dans le sous-genre du film de pirates, à découvrir sans plus tarder.