Il y a chez Philippe Garrel une forme de sensibilité, à la fois sensuelle et délicate qui sollicite notre attention vers le sujet phare de sa filmographie : l'amour.
À travers ces images et "ce conte cruel qu'est l'amour", le cinéaste nous plonge dans son esprit, dans cette synthèse d'une justesse impeccable et immaculée d'une couleur blanche qui se reflète dans le noir grâce à ce grain de caméra que lui seul arrive à manier.
La force de ce long n'est pas tant son sujet ou l'efficacité de la mise en scène. Non...
Ce qui forge le film reste sa tournure, la robe qui englobe notre atmosphère cinématographique et qui, au cours de ces 80 min, nous marquera pour les jours à venir. On est littéralement retourné par la tension qui se dégage, par cette passion triangulaire qui opère entre les personnages dans toutes les scènes, on assiste alors au voyage romantique et atypique d'un père pour sa fille et de cette fille pour sa "belle/jeune mère" ; Ils s'aiment, se déchirent et retombent amoureux...
Bien qu'il me reste encore un bon nombre de films de Garrel à découvrir, je peux d'ores et déjà affirmer et revendiquer mon amour et ma passion pour ce long métrage bouleversant qui arrive à nous faire rire, pleurer, parfois les deux en même temps.