Faux semblants
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le 9 juin 2017
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Ce n'est pas vraiment ce à quoi on s’attend en allant voir un film d’Ozon, mais L’amant double est bel et bien une référence appuyée d’une heure cinquante à Cronenberg, et plus particulièrement à Faux Semblants.
Cependant, là où le génie de l’auteur de La Mouche résidait dans sa capacité à instaurer une ambiance sexuelle malsaine distillant à elle seule un malaise qui permet de comprendre le sous-texte psychanalytique du film, Ozon se contente de tout expliciter et comble le manque crucial de réelle mise en danger du spectateur par une réalisation exubérante. La tension sexuelle est remplacée par un érotisme cru, les allusions à la science de Freud deviennent explicites (les jumeaux sont tout simplement psy) et les twists sont de sortie. Que dire également de ces délires visuels un peu superficiels qui surgissent automatiquement à intervalles réguliers, sinon qu’ils cherchent à prouver maladroitement que le sujet est maîtrisé ? On le comprend vite : l’ensemble reste assez timide et vain, en dépit de quelques fulgurances parfois gores.
Toutefois, malgré ses défauts et son statut de «Faux semblants en moins bien » auquel il n’arrive pas à échapper, L’amant double a le mérite de proposer autre chose que la soupe française habituelle et de sortir un peu le public cannois blasé de son insupportable zone de confort. C’est d’ailleurs ironiquement ce même public qui n’a cessé d’enfoncer le maître canadien à l’époque de la nouvelle chair pour désormais lui manger dans la main. Le cinéma d’Ozon serait-il représentatif des nouvelles tendances du festival le plus hypocrite de la planète ? Il y a quelque chose à creuser.
Créée
le 31 mai 2017
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