
Un film qui n'est pas sans rappeler "Faux semblant" de David Cronenberg sortit en 1988.
Le sujet de la gémellité y est ici bien et subtilement traité avec un acteur et une actrice particulièrement bons. Marine Vacth incarne parfaitement Chloé, jeune femme au visage toujours stoïque, attirée par deux frères jumeaux que tout oppose: l'un est avenant, protecteur et l'autre est violent et impulsif. Elle est entre les deux, elle aime l'un et l'autre peut être parce que l'un et l'autre serait le juste milieu où elle se trouve, et puis elle se transforme peu à peu en manipulatrice, elle penche plus d’un coté que de l'autre, plus vers un frère que l'autre. François Ozon bouleverse les codes à l'image du gros plan d'ouverture sur le sexe de Chloé : c'est cash, c'est trash. C'est à l'image des films de Cronenberg (encore !)comme "Rage" et "Frissons".
Les scènes de sexes sont assez sauvages, les répliques du bad Jérémy Renier sont comme des balles de révolver. On arrive enfin au film psychologique ou l’héroïne projette ses peurs, ses angoisses, son passé, dans les êtres qui l'entoure. Comme si, ce qui est en nous ne pouvait être refoulé malgré toutes les barrières que l'on peut mettre et était destiné à sortir, se manifester de n'importe quelle manière.
C'est un film sur le "ça" freudien, sur le refoulement, la gémellité n'en est que le contexte.