Bon je ne vais pas mentir ce n'est pas le meilleur des Rohmer et je ne suis peut-être pas fan des contes moraux, c'est le troisième que je voie sur les six et j'en ai adoré aucun, même si la collectionneuse c'était très sympa. Celui-ci est à peu près du même niveau... En fait j'ai beaucoup aimé le début, j'ai adoré la fin, mais le milieu ça ne m'a pas parlé outre mesure et ceci pour une raison toute simple : la fille ne me plaît pas. C'est tout con, mais c'est comme ça.

Je m'explique, le héros rohmérien c'est sans doute l'une des plus belle chose qui soit, si ce n'est la plus belle chose qui soit, pourquoi ? Parce qu'il est infiniment vrai et d'une grande justesse dans ses émotions, ses sentiments, ce qui fait que le spectateur ne peut que éprouver de l'empathie pour le personnage et s'identifier totalement à lui. Et ici ça marche franchement bien, puisque le début il expose son point de vue son l'amour, sur les femmes, ces femmes qu'il regarde dans la rue... et j'aime cette expression : "faire la cour".

Cependant voilà, la tentatrice me dit rien, elle me parle pas, je la trouve vulgaire et elle ne m'intéresse donc pas du tout et ça rompt du coup l'empathie que j'avais avec le héros vu que de toute façon cette fille ne me tenterait pas et je ne lui aurait même pas adressé la parole. Alors le héros aussi au départ ne l'apprécie pas trop, mais ça change, mais voilà, moi ce changement je n'y crois pas trop parce que je suis incapable de changer d'avis sur elle, elle m'insupporte et m’indiffère. Du coup contrairement à quasiment tous les Rohmer où quelque part j'ai envie, comme le héros de céder à la tentation, ben pas là...

Lorsque la tentation grandie, j'étais mal, parce que je voyais évidemment ce qui se tramait, mais parce que je préférait mille fois sa femme. J'étais un peu comme lorsque je jouais à Catherine, où un type trompe sa copine, j'étais en empathie avec le personnage, mais j'éprouvais beaucoup plus d'intérêt pour la compagne "légitime".

Du coup la phase de flirt pour ces deux raisons m'a un peu déçu, par contre la fin est assez monumentale et rattrape tout le reste. Entre une scène d'une tension érotique inimaginable, une scène comme seul Rohmer sait les faire... et une scène finale d'une immense émotion, tout en pudeur, en justesse et vraiment minimaliste... La fin est grandiose.

Je suis donc un peu partagé, entre un début et une fin que j'aime beaucoup et un milieu, assez long et un peu en-dessous du reste.
Moizi
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le 11 mars 2015

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Moizi

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