L'homme déchu
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le 17 août 2020
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Être libre : en 1971, l'idée électrisait la jeunesse d'une bonne partie du globe. En Argentine toutefois, le sens était différent, car il était impossible d'être libre sans devoir profiter des failles d'un système oppressif. Autrement dit : être libre, c'est vivre en marge de la loi.
C'est ainsi qu'El Angel traverse son adolescence, croyant ne rien faire d'autre qu'être libre. Ne connaissant aucune limite (ni légale, ni morale), il oscille entre l'insouciance et la sociopathie alors qu'il entre dans le monde criminel. Ortega lui laissera longtemps le loisir de la première, en partie car cela lui permet d'installer un dynamisme feel good loin des troubles politiques, mais aussi pour nous laisser réfléchir sur la place qu'a l'éthique dans tout ça. À quel point sa motivation libertaire est-elle valable comme philosophie de vie ? À quel moment précis El Angel franchit-il le point de non-retour ?
Le film marche de bon gré avec son fond et sa forme. Lui aussi est libre, bon-vivant. La musique et l'image font vivre et vibrer la désinvolture de l'adolescent, comme si l'on voyait l'Argentine des années 1970 à travers son regard aussi déformant que confiant. Comment lui en vouloir ?
Chez Ortega, El Angel n'est pas le monstre dont les crimes furent si horribles qu'ils créèrent un précédent judiciaire ; si on l'appelle l'ange, c'est parce qu'il a commis ses crimes au nom de l'Innocence. Pas l'innocence judiciaire, mais celle qu'une vague hippie ayant mal pris racine sur le sol argentin a tenté de préserver. Des "crimes innocents" : l'ironie d'une époque.
Créée
le 27 févr. 2021
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