Difficile de donner un avis tranché sur un film aussi disparate. L'Apparition est, à l'image de son protagoniste principal, un film torturé entre deux voies. La voie de la croyance ou bien celle des faits pour Jacques, celle du film métaphysique et contemplatif ou bien celle du film d'enquête pour L'Apparition.
Le long-métrage démarre très bien, la narration est purement audiovisuelle, portée par la sublime musique d'Arvo Prat (un peu trop souvent vue ces derniers temps mais bon) et le charisme naturel de Vincent Lindon. Mais très vite, on rentre dans quelque chose de plus (de trop) conventionnel et l'on comprend que l'on va suivre une enquête, aussi intéressante soit-elle, à base d'entretiens avec différents protagonistes et enquête de détective. Le truc, c'est que Giannoli saupoudre son récit de séquences plus « métaphysiques », qui « questionnent » un peu plus en profondeur la religion, ses fidèles et ses conséquences. Mais l'on ne s'éloigne jamais vraiment du film d'enquête classique, ce qui fait que le film a tendance à stagner par moments et m'a personnellement fait décrocher pendant un certain laps de temps.
C'est dommage parce que Giannoli est loin d'être un manche, sa mise en scène est soignée, sa réalisation académique mais extrêmement intéressante, cependant, L'Apparition souffre de quelques ruptures de rythme qui nuisent à l'immersion et m'ont empêché de totalement rentrer dans le film.
La dernière partie réussi tout de même à rallier les deux « voies » entreprises en une explication à la fois rationnelle et métaphysique que j’ai personnellement trouvé très juste, mais cela ne m’empêche pas de garder ce goût amer d’un film avec énormément de potentiel mais qui n’a pas réussi à me toucher.
C’est dommage, car les intentions de base et les ambitions de mise en scène sont très intéressantes, j’aurai tout de même aimé un développement bien moins laborieux.
Pourquoi pas !