Comme dans la nouvelle de Tolstoï, Le faux coupon, dont il s’inspire, le film décrit la circulation d’un faux billet et les conséquences néfastes de son passage sur les êtres qui l’utilisent, et en particulier Yvon.
Bresson à nouveau filme un essai, un commentaire sur une société qui a oublié la communauté, où les gens ne cherchent que leur profit même le plus petit, sans considération pour les malheurs des autres.
Comme dans Pickpocket, réalisé 24 ans plus tôt , les mains passent et repassent, en gros plan souvent, et s’échangent l’argent dans un ballet de gestes qui disent à quel point le monde se suspend à la circulation de ces morceaux de papiers.
S’il avait filmé le vol des portefeuilles comme l’art d’une élite de criminels suspendue à la quête de la perfection, ici le mal est une contagion, une spirale qui entraîne jusqu’au fond.
Comme a son habitude le cinéaste filme les hommes comme les marionnettes d’un diable qui serait un billet de banque. Une charge contre une société aveuglée toujours incroyablement pertinente.