Une vieille milliardaire américaine (Bette Davis) se rend chaque année dans un bidonville en Italie afin de jouer à la Scopone scientifico (l'équivalent italien de la belote), afin de détrousser toujours un peu plus ses habitants, et leur faire ainsi miroiter l'illusion de la richesse si ils gagneraient. Manque de pot pour eux, ils perdent toujours, et sont renvoyés à rester des pauvres face à cette femme riche.
Un couple d'un bidonville voisin, incarné par Alberto Sordi et Silvana Mangano, tente leur chance, soutenu par tous ces gens désœuvrés.


A ma grande honte, je ne connais que très peu le cinéma de Luigi Comencini, mais j'avais beaucoup aimé Le grand embouteillage. Là, nous sommes encore dans la comédie italienne dans ce qu'elle a de plus grinçante, de méchante, d'ironique, aussi bien du côté des riches QUE des pauvres, souvent montrés comme cupides, et qui ne vivent annuellement que dans l'espoir de plumer la vieille, au lieu de s'en sortir autrement. S'ils pouvaient se rabaisser encore plus, ils le feraient...
Le réalisateur aurait pu charger la mule sur Bette Davis, laquelle se montre détestable, toujours en fauteuil roulant, prête à mourir car elle a des alertes cardiaques, mais qui s'accroche à son argent comme un rapace, mais on dirait qu'elle fait ça par jeu, par domination, pour montrer qu'elle a encore du pouvoir. Et effectivement, c'est le cas, à travers du duo Alberto Sordi et Silvana Mangano, dont le premier est vraiment formidable, alors qu'il a une tête de chien battu.


Et il faut dire que c'est souvent drôle, avec le portrait des habitants des deux bidonvilles, le professeur communiste, la famille d'Alberto Sordi, sans oublier les bons mots de Joseph Cotten, en quelque sorte le majordome de Bette Davis. Quant à Sordi, il a comme moyen de locomotion une sorte de mobylette à trois roues qui nous valent de très bons gags.
Quant à la fin, qui se passe dans un aéroport, elle est là aussi un modèle de méchanceté, et où la morale nous vient des enfants de Sordi, comme quoi l'argent ne résout pas tout.


Je dirais que c'est un pléonasme, mais c'est une merveille de comédie à l'italienne.

Boubakar
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le 25 juin 2020

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Boubakar

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