"Encore un énième film sur une catastrophe qui a détruit le monde", voilà ce que le spectateur pourrait se dire en lisant le synopsis de ce film et ce malgré un casting des plus alléchant. Et pourtant, le film est à la hauteur du casting, sans jamais tirer en longueur (comme dans la plupart des films catastrophe), ni trop jouer sur les émotions (avec des retrouvailles émouvantes ou autres happy-ends réchauffées et resservies encore et encore).

Car derrière une histoire assez bateau (un héros doit découvrir l'origine du mal qui ronge la planète depuis quelques années), c'est une vrai originalité que Terry Gilliam arrive à dégager. Car ici, effectivement, le héros doit en quelque sorte sauver le monde mais, premièrement, y arrive-t-il vraiment, c'est la question que l'on peut se poser une fois le film finis; et deuxièmement, ce héros en est il un, car derrière ses airs de gros costaud roublard, le voilà finalement assez rapidement déstabilisé et rendu limite fou. La folie est en effet un thème maintes fois abordés au cours de ce film, à travers divers personnages tels que Jeffrey Goines, personnage complètement fêlé à l'origine de la catastrophe et d'ailleurs admirablement bien joué par Brad Pitt (meilleur acteur de ce film). Ensuite, James Cole lui même, comme je l'écrivais, est à la limite de sombrer dans la folie car complètement déphasé à cause de ses nombreux voyages dans le temps. Il en arrive à ne plus savoir quel monde est le sien, où est le présent et doute donc lui même de ses souvenirs. Mais qui ne sombrerait pas dans la folie après un passage forcé en hôpital psychiatrique et un crochet par la guerre de 14-18 à la suite d'une erreur de programmation? Mais si les personnages le deviennent (ou le sont carrément), le spectateur est loin de le devenir, car si le film peut paraître difficile à comprendre à en entendre parler, il n'en est rien du tout et les passages d'un monde à l'autre, bien que brutaux, sont assez bien marqués pour ne pas choquer. Enfin, même si le sujet pourrait facilement y amener, pas de message philosophique à la Matrix dans ce film, ce qui en fait un très bon divertissement à regarder sans compter.

De même, les "gentils" sont-ils vraiment différents des "méchants", car bien que leur but soit louable, à savoir découvrir le vaccin contre la maladie qui s'est répandue, il n'est motivé que par leur propre besoin de se le procurer. La preuve en est qu'à aucun moment leur but n'est d'empêcher LE VIRUS d'être propagé, mais juste de ramener un échantillon de sa source afin de l'analyser et de vacciner les survivants afin qu'ils puissent remonter à la surface de la Terre sans danger. Et encore, les commanditaires de cette opération ont-ils dans l'idée de vacciner tout le monde, ou juste certain, juste eux, cela fait partie des innombrables fins imaginables. Car il est aussi à noter une fin des plus spectaculaire et inattendue et qui restera sûrement dans les annales, laissant aussi, chose très bien, le choix au spectateur d'imaginer une multitude de suites possibles.
filmsenvrac
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le 18 août 2014

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