Un récit de science-fiction brillant à souhait, tout en bravant avec brio les affres du temps...

Voilà un long-métrage qu’il m’aura tardé de voir, et une excellente mise en bouche concernant la filmographie de l’estimé Terry Gilliam, qui signait là en 1995 un film mémorable pour beaucoup.

Adapté d’un court-métrage de Chris Marker (La Jetée), L’Armée des douze singes s’avère être en effet une référence du genre de l’anticipation, ce récit de science-fiction nous livrant un scénario aussi complexe qu’édifiant en la matière, tout en adoptant un ensemble des plus atypiques.

En résumé, ce film est grandement particulier, celui-ci arborant une ambiance noire et pessimiste, et ce au travers de thèmes plutôt grisant (voyage dans le temps, la folie et la perception de la réalité etc) ; néanmoins, bien qu’un tantinet long, on se laisse peu à peu prendre au jeu, l’intrigue très étoffée parvenant à nous captiver.

Autrement, cette même ambiance découle également d’une BO très envoûtante et réussie, tandis que L’Armée des douze singes possède un visuel tout autant significatif : la patte Gilliam est d’ailleurs remarquable, le long-métrage s’accompagnant notamment de décors et autres costumes futuristes étranges mais sympathiques, ceux-ci baignant dans une atmosphère post-apocalyptique sombre au possible.

Côté interprétations, on tient là du très bon, et c’est peu dire : d’abord Bruce Willis dans un rôle-titre à contre-emploi crève l’écran, et prouve alors qu’il peut tenir autre chose qu’un John McClane et autres protagonistes alliant humour/invincibilité.

De plus, le film fait la part belle à Brad Pitt, qui tout comme son aîné se fend d’un jeu d’acteur surprenant mais on ne peut plus convaincant, celui-ci incarnant un fou des plus troublant ; enfin, reste à féliciter la plus méconnue Madeleine Stowe, qui en jouant le personnage le plus rationnel (et charmant en passant) de L’Armée des douze singes complète un trio d’acteur/figure brillant, voire l’un des meilleurs ayant pu évoluer au fil d’un tel univers de science-fiction.

Enfin, le long-métrage achève de nous marquer (en bien) au terme d’un final particulièrement terrible (si l’on peut dire), car aussi réussi (tous s’éclairci avec brio) qu’émouvant (que dire de la signification du songe…).

En conclusion Terry Gilliam nous offre avec L’Armée des douze singes une sommité du genre de l’anticipation, et qui bien que doté d’une ambiance foutrement particulière (sans compter sa vieillesse visuelle) et de certaines longueurs, fait preuve d’un ensemble d’éléments probants (scénario et jeu d’acteur en tête de file) faisant de lui ce qu’il est encore aujourd’hui : un film culte, ni plus ni moins.
NiERONiMO
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le 16 déc. 2014

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NiERONiMO

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