Ben c’est un chef-d’œuvre, qu’est-ce que vous voulez que j’vous dise ?

Bien sûr qu’un film de Terry Gilliam c’est forcément une expérience bizarre. Soit c’est culte comme Brazil, soit c’est foiré comme Don Quichotte, soit c’est glauque comme Tideland. Mais avec l’Armée des 12 Singes, production hollywoodienne, sa mise en scène et sa créativité ont été canalisées, son budget plus important qu’auparavant, et il en résulte un film culte de la science-fiction.
Inspiré par la Jetée, de 1960 (un truc comme ça), un moyen métrage française composé de photos en noir et blanc, dont il reprend quelques éléments, l’armée des 12 singes (titre franchement ultra-classe) prend place dans le futur après l’anéantissement de 99% des humains par un virus. Bruce Willis est alors envoyé dans le passé pour enquêter sur cette « armée des 12 singes », mais comme d’habitude personne va le croire quand il dit venir du futur. Il va donc devoir convaincre la psychiatre Madeleine Stowe, tout en faisant gaffe au taré incarné par Brad Pitt.
Un scénario hyper riche et alambiqué qu’il faut suivre bien éveillé tant les sujets sont nombreux. Bien que beaucoup d’idées soient aujourd’hui devenues populaires (c’est le risque avec la SF et encore plus avec le voyage temporel, quand une idée démonte elle est vite reprise partout, et améliorée), le traitement de ces idées est nickel, les paradoxes évidents sont évités, et la trame distille au compte-gouttes ses informations (même si on peut aisément deviner certains ressorts qui sont depuis devenus de clichés).
Niveau casting, on a Madeleine Stowe que je connaissait pas mais qui envoie du lourd, Bruce Willis qui vient ici vendre le film sur son nom tout en brisant son image de gros bourrin à la Die Hard, et Brad Pitt engagé quelques semaines avant le tournage parce qu’il devenait la nouvelle coqueluche d’Hollywood, que du coup il le fallait aussi comme ça ils avaient les deux grosses stars du moment, et aussi accessoirement pour être nominé aux Oscars et gagner un Golden Globe.

Et niveau réal, on va terminer par ça, Terry Gilliam envoie du lourd. L’image numérique est aujourd’hui plutôt dégueulasse, mais le style du réal est tellement fou, cramé, débulé, colorisé, et parfois carrément beaucoup trop kitch (la scène de l’ours au début !!) que ça passe. On se dit qu’on est devant un film qui a forgé l’histoire de la SF moderne. Les environnements souffrent quand même du manque de budget – Gilliam étant un grand habitué du dépassement de budget en un temps record – et les intérieurs sont parfois sombres, clostro, et peu inspirés.
Malgré tout, on est très vite embarqués dans cet univers étrange, cette histoire qui semble n’avoir ni queue ni tête, cette caméra sale mais diablement efficace, et ces acteurs au top. A noter que le making of du deuxième dvd (oui j’ai encore des dvd à la maison) se penche beaucoup sur la post-production et la vente du film, chose que l’on voit rarement, même en making of.

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le 14 mars 2016

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