Zack Snyder : une filmographie lancée par de mythiques zombies

En dépassant le million d’entrées, Man of Steel réalise d’excellents chiffres au box-office français. Mais toujours rien qui ne convainc Céline Online de voir le film au cinéma. A la place, pourquoi ne pas se faire un petit retour sur la filmographie de Zack Snyder, et plus particulièrement sur un petit chef-d’œuvre du genre : L’armée des morts.

Zack Snyder, c’est une filmographie courte mais intense. Nous pourrions presque dire sans aucun faux pas, si l’homme n’avait pas fauté avec Man of Steel. Mais pardonnons et passons.

Zack Snyder, c’est donc : 300 (2007), Watchmen (2009), Le Royaume de Ga’hoole : La Légende des gardiens (2010), Sucker Punch (2011) et Man of Steel (2013). Mais c’est surtout, le très bon, l’excellent, le cultissime : L’armée des morts (2004), son tout premier film. LE film de zombies par excellence. Une œuvre marquant déjà d’une manière très prononcée sa signature, son style visuel.


Zombie es-tu là ?
L’armée des morts, c’est donc un film de zombie. Pour être plus précis, c’est le remake de Zombie de George A. Romero. Remis au goût du jour, le pitch reste sensiblement le même.

Un jour, cela arrive. La population de la planète se résume désormais à une horde de morts vivants assoiffés de sang et lancés à la poursuite des derniers êtres humains encore en vie. Un petit groupe de survivants tentent de subsister dans un centre commercial. Ils vont tout faire pour rester vivants. Alors que dehors, la situation est de pire en pire, à l’intérieur, il faut aussi faire face aux peurs et aux démons de chacun.

Mais plus qu’une relecture, avec L’armée des morts, Zack Snyder redonne carrément un nouveau souffle au genre, tout en rendant hommage au film original.

Énorme point positif du film, et non des moindres : ses zombies emprunts de réalisme. Les maquillages de L’armée des morts sont justes superbes. De plus, les zombies sont empreints de modernité. Fini le zombie traînard qui met 15 ans avant d’atteindre sa proie. Place aux zombies sprinteurs ! Et Dieu que c’est flippant.

L’armée des morts de Zack Snyder est, en plus d’être gore et horrifique à souhait, bourré d’humour. La scène sur le toit à tirer sur des zombies/sosies est et restera mythique. Les personnages sont également bourrés d’ironie. Extrêmement décalés face à la situation apocalyptique qu’ils vivent.


Des zombies, vraiment ?
Mais finalement, le plus marquant avec ce film de Zack Snyder, c’est bel et bien son sujet sérieux. Si le film de Romero était une métaphore de la société de consommation, L’armée des morts va beaucoup plus loin. Tourné tout juste quelques années après les événements tragiques du 11 septembre, Snyder a décidé de ce concentrer sur cet épisode de l’histoire américaine. Ici, place à la paranoïa face à l’étranger, à la religion et à leurs invasions. Le monde craint l’inconnu. Cette idée est d’autant plus renforcée par les premières images de L’armée des morts. Snyder y montre des musulmans priant dans une mosquée. Quelques minutes plus tard, un évangéliste nous explique que l’humanité fait l’objet d’un jugement divin pour cause d’avortement et d’homosexualité. N’oublions pas que l’accroche du film est : « Quand il n’y a plus de place en Enfer, les mort revienne sur Terre ».

Cependant, le message politico-social du film reste secondaire, pour se concentrer sur l’action du scénario. La mise en scène est ultra nerveuse (Zack Snyder venant de la publicité, ce n’est surement pas anodin) et la photographie maîtrisée. Une façon de faire ressortir toute l’apocalypse qui sommeille dans L’armée des morts.
Notons l’excellente musique de Tyler Bates, futur habitué des réalisations de Zack Snyder, également connu pour les musiques des films de Rob Zombie.

L’armée des morts est donc le film à ne pas manquer pour véritablement approcher le Snyder’s style. Bien plus que Man of Steel. De plus, notons l’ironie de la situation. Céline Online vous expliquait que Zack Snyder avec le dernier Superman avait réalisé un blockbuster publicitaire. Avec L’armée de morts, la situation fut toute inversée. Les seuls sponsors du film ont été Panasonic et Roots. Même les entreprises en faillite ont refusé d’y apparaître. Pas de Starbucks ou de Gap. Paradoxal pour un film qui se passe à 90% dans un centre commercial.
Les temps ont bien changé. Le débutant Zack Snyder a bien grandi…