La Résistance, symbole de la libération de la France durant la Seconde Guerre Mondiale a souvent été le sujet de films comiques et héroïques en faisant l'éloge et donnant une dose d'espoir et d'optimisme au peuple français. Jean-Pierre Melville lui, ose en faire un tout autre portrait, un peu moins glorieux, et pose un tout autre regard sur ces héros de l'ombre.


Autour des années 60, la France cache son lourd passé en tant que collaboratrice et tenta d'apaiser les esprits pour pouvoir se reconstruire et "oublier" cette période sombre de guerre. Il en revient donc à pratiquer une forme de censure et à réaliser des films de bonne conscience pour faire vivre et vendre les mérites (positifs) du pays en cachant de nombreuses vérités. Mais cette période est marquée par l'arrivée de nouveaux témoignages qui vont à l'encontre de tout ce qui a été exposé auparavant comme celui des déportés ayant survécus aux camps d'extermination, qui avaient été mis sous silence et qu'on ne croyait pas auparavant, mais aussi l'explosion au grand jour du rôle de la France et surtout du gouvernement du général Pétain pendant la guerre au près des allemands.


J-P Melville reprend pièce par pièce le véritable visage de la France en mettant en avant la collaboration avec les nazis ou encore les camps d'emprisonnements français enfermant leurs propres compatriotes. Ce portrait peu glorieux de la France, Melville l'accentue par une noirceur extrême, une dureté et une froideur dans l'univers par son ambiance et ses personnages aux lourdes responsabilités. La Résistance ici n'est pas mise en avant comme étant des héros mitraillant tous les nazis sans difficulté en criant "Hourra", mais Melville l'expose plutôt comme étant un réseau caché agissant dans l'ombre, comprenant des hommes et des femmes sensibles, humains, courageux, confrontés à des choix moraux difficiles et parfois cruels pour le bien du pays et amener à la défaite de l'Allemagne nazie. La force du film de Melville réside dans sa noirceur et dans ce portrait d'anti-héros torturés qui sont pourtant de vrais héros.

Little-Big-Moustache
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le 30 mai 2015

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