Avoir revu les deux premiers opus de la saga récemment m’a vraiment fait du bien. J’avais pris ça trop au sérieux quand je les ai vus au lycée et j'étais complètement passé à côté du second degré de la chose. Evil Dead 2 a d’ailleurs ma préférence tant il est déjanté et mené tambour battant. Mais si nous devions mettre en place le concours de "Qui est le plus barjo?" dans la trilogie, ce troisième opus l’emporterait haut la main. Néanmoins, je trouve que la sauce ne prend pas tellement sur ce film-là, bien moins que chez son prédécesseur. Pour ma part, je trouve qu’il y a un sérieux manque de liant qui fait que le film part vraiment dans tous les sens sans réelle maîtrise. Les punchlines du personnage de Ash arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe tandis qu’elles étaient disséminées avec parcimonie dans le deuxième, ce qui accentuait davantage leur impact et les rendait furieusement jouissives. Mais là, faute d’un développement progressif, ça ne fonctionne qu’à moitié et c’est bien dommage. Ash ne devient finalement ici qu'une caricature du personnage qu'il était dans l'opus précédent alors que sa dualité homme simple/névrosé y était nettement plus intéressante.
J’ai vraiment eu l’impression en fait d’assister à une succession de sketchs tantôt jouissifs, tantôt poussifs. Alors il n’y a pas à dire, c’est vraiment généreux et Raimi ne lésine pas sur les doses d'humour. Mais ça manque de nuance et c’est archi brouillon. Et je trouve finalement le film plus laid que véritablement fun. La séquence de l'armée de squelettes s'avère notamment décevante avec une action très moyenne et un second degré qui trouve très vite ses limites. L’amourette n’est pas ce qu’il y a de plus inspiré non plus et a tendance à casser le rythme. L’énergie de Bruce Campbell et les quelques trouvailles visuelles de Raimi parviennent tout de même à sauver l’ensemble du naufrage et j’ai tout de même bien ri à plusieurs reprises mais je n’étais finalement plus tellement surpris, avec la désagréable sensation que Sam Raimi ne faisait que recycler des idées de comédie déjà usées jusqu'à la corde dans les opus précédents. Un volet dispensable pour ma part même si ça demeure divertissant et qu'il y a quelques instants sympathiques.